Dans une vidéo diffusée sur son compte Facebook - qui au bout d'une heure de temps récoltait plus de 3.000 "like" et plus de 21.000 vues -, le chanteur a demandé à ses compatriotes de "créer une plateforme pour faire connaître leurs vraies souffrances au gouvernement d'une manière pacifique et sensée."
"Nous avons besoin d'électricité, de nourriture, de transports, de médicaments. Tout est 3 à 4 fois plus cher maintenant, mais nos salaires sont restés les mêmes", regrette le chanteur, faisant référence à l'inflation galopante qui touche le pays depuis que le géant d'Afrique de l'Ouest est entré en recession l'été dernier.
Porté au pouvoir il y a près de deux ans lors d'élections pacifiques et démocratiques, le président Muhammadu Buhari est de plus en plus critiqué, alors que le Nigeria - première puissance économique d'Afrique jusqu'à l'effondrement des prix du baril de pétrole - traverse une grave crise économique.
"Partagez vos vidéos, vos réclamations sur Twitter, Facebook, Instagram ou par SMS pour dire quels sont vos combats, et comment la situation vous affecte directement", a-t-il demandé à ses quelque deux millions d'abonnés sur Instagram (et 650.000 sur Facebook).
"Retrouvez-moi lundi 6 février, à 08h00 au Stade national" de Lagos, la capitale économique du pays.
Cette idée de "manifestation", particulièrement rare dans ce pays de 190 millions d'habitants, est née après le succès viral d'un message posté par la star de la musique nigériane la semaine dernière sur Instagram.
"J'ai la chance d'avoir une plateforme qui me permet d'atteindre beaucoup de monde. Je pense que j'ai donc la responsabilité de parler pour mes fans", avait-il déclaré, lançant le mouvement #Istandfornigeria sur les réseaux sociaux.
"C'est fou. Nous n'avions pas idée que cela prendrait une telle ampleur", confiait alors à l'AFP sa manager, Efe Omorogbe, évoquant un "appel spontané".
Les musiciens d'afro-pop sont d'habitude plus célèbres pour leurs paroles glorifiant les grosses voitures, les excès de champagne ou de jolies filles, mais cet appel a réussi à rassembler de grands noms de la scène nigériane, dont l'icône Davido.
Plusieurs d'entre eux ont toutefois pris leur distance par rapport au mouvement, craignant une récupération politique du mouvement par le parti d'opposition People's Democratic Party (PDP).
Les réseaux sociaux sont particulièrement utilisés sur le continent africain pour lancer des contestations populaires, notamment chez les jeunes. Au Nigeria, 16 millions de personnes sont connectées à Facebook tous les mois, selon ce réseau social.
Avec AFP