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FDLR : la traque pourra prendre le temps qu’elle prendra, selon Kinshasa


Un milicien FDLR
Un milicien FDLR

Un mois comme 10 ans, peu importe la durée, la traque contre les rebelles hutu rwandais aboutira un jour, selon le pouvoir de Kinshasa qui a annoncé avoir renoncé à l’appui des Nations Unies pour l’offensive déclenchée contre les FDLR.

Lambert Mende, le porte-parole du gouvernement qui a fait l’annonce à l’AFP lundi, a repris l’adage qui dit : « une opération militaire, on sait quand on la commence, personne n'est capable de vous dire comment elle se termine ».

Dimanche, Kinshasa a annoncé avoir renoncé à l'aide de la Monusco (Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC) dans cette opération militaire, après que les Nations unies eurent indiqué y avoir cessé leur soutien.

L'ONU avait indiqué avoir conditionné ce soutien au remplacement des généraux Bruno Mandevu (bien: Bruno Mandevu) et Sikabwe Fall, deux officiers fraîchement nommés au Nord-Kivu pour superviser et coordonner l'offensive contre les rebelles rwandais dans cette province de l'est de la RDC.

Les Nations unies accusent les deux hommes de s'être rendus coupables par le passé de graves violations des droits de l'Homme, mais n'ont jamais voulu dire publiquement ce qu'elles leur reprochent exactement.

La communauté internationale avait donné aux FDLR jusqu'au 2 janvier pour se rendre, sous peine de s'exposer à une action conjointe de l'armée et de la Monusco pour les désarmer de force.

L'ultimatum étant resté sans réponse, on attendait le lancement d'une offensive conjointe des forces gouvernementales et des Casques bleus, mais l'armée a finalement annoncé le 29 janvier qu'elle allait passer seule à l'action.

Plusieurs diplomates et analystes doutent que Kinshasa ait réellement l'intention de désarmer par la force les FDLR, qui ne compteraient plus aujourd'hui qu'environ 1.500 à 2.000 combattants disséminés essentiellement au Nord- et au Sud-Kivu. Plusieurs dirigeants de la milice sont recherchés par la justice internationale pour leur participation présumée au génocide de 1994 contre les Tutsi au Rwanda (800.000 morts, selon l'ONU).

Selon plusieurs observateurs militaires étrangers, aucune offensive contre les rebelles rwandais n'a véritablement commencé, mais M. Mende assure que "l'opération a bel et bien démarré".

"Il y a des arrestations, des interrogatoires qui se passent sur les gens qui empêchent les autres de se désarmer", a-t-il affirmé, ajoutant que "quelque centaines" de miliciens avaient abandonné les armes depuis le 29 janvier.

M. Mende a précisé que la renonciation de Kinshasa au soutien de la Monusco "ne concerne que le désarmement forcé des FDLR".

Saluant "l'engagement du gouvernement à prendre en main la neutralisation des FDLR", Charles Bambara, porte-parole de la Monusco, a déclaré à l'AFP que la mission onusienne restait "prête à soutenir" d'autres opérations de l'armée contre les groupes armés encore actifs dans l'est de la RDC - ils sont une cinquantaine - "conformément à la politique de diligence des Nations unies" en matière de droits de l'Homme.

Les Casques bleus sont d'ailleurs à l'oeuvre actuellement, au côté de l'armée, pour tenter d'éradiquer des rebelles ougandais présents depuis 1995 dans le nord du Nord-Kivu et soupconnés d'avoir massacré au moins 260 morts d'octobre à décembre.

Les FDLR sont opposées au président rwandais Paul Kagame, dont l'arrivée au pouvoir à Kigali en juillet 1994 avait chassé le pouvoir hutu responsable des massacres.

Le Rwanda, qui est intervenu militairement sur le territoire congolais à plusieurs reprises de 1996 à 2013, soit directement, soit par le biais de milices ayant son soutien, estime que les FDLR restent "la menace la plus grave pour la paix régionale", bien qu'elles n'aient plus lancé d'offensive sérieuse en territoire rwandais depuis le début de la décennie 2000.

VOA/AFP

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