La "Une" de L'Equipe, qui proclame vendredi la "zizanie" au PSG, ne va sûrement pas plaire à des supporters parisiens toujours prompts à dénoncer un traitement à charge de leur club. Ils pourraient quand même concéder que ce dernier a parfois le chic pour se créer des problèmes tout seul.
Depuis le tirage au sort des huitièmes de finale de la Ligue des champions, le PSG sait qu'il va devoir renverser une montagne, le double tenant du titre madrilène, pour continuer sa route dans la compétition reine et justifier les investissements XXL du mercato d'été (plus de 400 millions d'euros pour le Brésilien Neymar et le Monégasque Kylian Mbappé).
Les dates du 14 février et du 6 mars sont donc dans toutes les têtes parisiennes, avec un impératif: bien se préparer à cette double confrontation de haut vol.
"Nous avons fait une première partie proche de l'excellence, et on va continuer pour maintenir la régularité", a plaidé l'entraîneur Unai Emery le jour de la reprise auprès de l'AFP. "Avec le championnat, tu prépares les autres compétitions, tu vas être mieux préparé pour la Ligue des champions".
Mais le même jour, deux joueurs sont portés absents de la reprise de l'entraînement, l'Uruguayen Edinson Cavani et l'Argentin Javier Pastore. Le premier revient au Camp des Loges avec deux jours de retard, le second avec cinq, alors qu'Emery a insisté sur le fait que le club voulait que les joueurs "reviennent tous ensemble" à l'entraînement.
Les deux compères manquent donc les deux premiers matches de 2018, à Rennes (6-1) puis Amiens (2-0). Leur entraîneur refuse de parler de sanction - "ça reste à l'intérieur" -, mais si le premier match se déroule sans problème, le second est plus accroché.
. "Pas très professionnel"
Le défenseur belge Thomas Meunier, connu pour son franc-parler, en ressort visiblement "énervé". "La conscience n'était pas très professionnelle aujourd'hui", expose-t-il au micro du diffuseur France Télévisions. "Que ce soit Amiens ou le Real Madrid, il faut aborder le match de la même manière et ce n'était pas le cas aujourd'hui".
Peu de temps après, le capitaine Thiago Silva va quant à lui cibler les deux retardataires. Face à la presse dans les entrailles du stade de la Licorne, il expose que la reprise "était un moment important pour le club, il fallait y penser avant de faire des gestes comme ça".
"Je crois que Pastore a dit au club qu'il voulait partir et, à la fin, ils n'ont pas trouvé d'accord (pour le laisser partir). Pour Cavani, c'est différent", dit-il aussi mercredi en zone mixte.
Le lendemain, l'Argentin de 28 ans répond sur son compte Instagram: "je n'ai jamais parlé avec (Thiago) Silva de mon problème ni de mon futur. Je n'ai jamais mis la pression à personne. Ce n'est pas mon style. Il n'a pas eu connaissance du problème que j'ai eu et qui m'a fait arriver en retard..."
Pastore, qui réclame de jouer plus de matches importants avec le PSG pour convaincre son sélectionneur de l'emmener en Russie, finit par une déclaration d'amour au PSG, où il voudrait "finir sa carrière". Il ne serait pourtant pas fermé à un départ, selon plusieurs médias ces dernières semaines.
Ces problématiques un peu accessoires à un mois de la confrontation avec le Real Madrid? Certes le champion d'Espagne est complètement décroché en Liga, il risque de miser toute sa fin de saison sur la Ligue des champions. Mais dans un club où "la moindre déclaration peut prendre des proportions incroyables", comme l'avait exposé à l'AFP en novembre le speaker du Parc des Princes Michel Montana, cette séquence ne contribue pas à la mise en place d'un environnement apaisé pour préparer une rencontre attendue par la planète football.