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"Félicité", un film sur la vie à Kinshasa, à la Berlinale


L’actrice Véro Tshanda Beya, à gauche, et le directeur Alain Gomis, à droite, posent pour des photographes pour le film 'Félicité' au Festival Berlin 2017 à Berlin, Allemagne, 11 février 2017.
L’actrice Véro Tshanda Beya, à gauche, et le directeur Alain Gomis, à droite, posent pour des photographes pour le film 'Félicité' au Festival Berlin 2017 à Berlin, Allemagne, 11 février 2017.

Vibrant portrait d'une femme forte à Kinshasa, "Félicité" a braqué les projecteurs samedi à la Berlinale sur le cinéma africain, dont il est l'unique représentant en compétition.

Le quatrième film du réalisateur franco-sénégalais Alain Gomis, déjà venu à Berlin en 2012 avec le remarqué "Tey" ("Aujourd'hui), brosse le portrait d'une chanteuse de bar qui doit trouver de l'argent pour que son fils, victime d'un accident, puisse être opéré.

Une idée de départ qui évoque les mères courage du néo-réalisme italien ou le cinéma des frères Dardenne (notamment "Deux jours, une nuit", avec Marion Cotillard).

Comme eux, Alain Gomis, 44 ans, va suivre chaque pas de son héroïne, interprétée par la chanteuse Véro Tshanda Beya, dont il filme le visage au plus près, sans en percer tous les mystères. A ses côtés, figurent d'autres acteurs non-professionnels dont Papi Mpaka dans le rôle du prétendant et Gaetan Claudia dans celui du fils.

Pendant deux heures, le réalisateur va suivre son héroïne au bar où elle chante tous les soirs, chez ses anciens employeurs ou chez un homme riche auprès de qui elle tente le tout pour le tout pour amasser la somme nécessaire à l'opération.

"Félicité n'est pas habituée à demander, elle préfère se battre seule, elle est aussi un peu mystérieuse, ne prie pas, n'a pas d'amis", a décrit l'actrice à Berlin.

- Kinshasa sans fards-

Son personnage va devoir trouver sa voie entre lutte et acceptation. Il va également s'ouvrir aux autres, permettant au film de quitter le terrain du drame social, dans une deuxième partie, pour celui de l'histoire d'amour.

C'est "un film qui ne nie pas les problèmes, mais qui regarde devant, qui regarde l'avenir", confirme le réalisateur, qui a filmé Kinshasa sans fards, nimbée d'une lumière grisâtre.

Il a tourné dans des lieux réels (hôpital, marché, bar) pour montrer la vie quotidienne, de jour comme de nuit, se refusant à toute dimension sociologique ou documentaire.

Au contraire, il a privilégié les émotions, laissant une place importante aux rêves ainsi qu'à la musique, avec les chansons de Félicité, les répétitions d'un orchestre symphonique qui fonctionne à la manière d'un choeur antique et la participation d'un collectif congolais Kasai All Stars.

Il était "important d'aborder la vie quotidienne et aussi la partie invisible. Qu'il s'agisse de l'amour, de la vie, les vraies choses se passent dans ces moments immatériels. Le film se réalise à ces moments-là", a-t-il souligné.

Financé en partie par la France et le Sénégal, "Félicité" sera aussi en compétition au Fespaco, le festival panafricain du cinéma qui se tient fin février à Ouagadougou.

"Il est important que ce film soit un lien avec ceux qui viennent. J'ai l'impression que le moment est important" pour le cinéma africain, a souligné Alain Gomis.

"Je vois arriver une génération de réalisateurs qui n'a jamais été au cinéma car il n'y a plus de cinémas" sur le continent africain. Les salles obscures ont en effet fermé les unes après les autres, cédant la place à des commerces ou des lieux de culte. Les films sont la plupart du temps vus à la télévision, internet ou sur des DVD piratés.

Avec AFP

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