"Pas de justice, pas de paix", ont scandé les manifestants dans cette banlieue de St Louis, Missouri, déjà le théâtre de graves émeutes raciales en août après la mort de Michael Brown, abattu en plein jour de six balles par un policier.
Peu après l'annonce de la décision d'un grand jury populaire exonérant le policier Darren Wilson, le président Barack Obama et la famille de Michael Brown ont exhorté la foule à manifester dans le calme et à la police de faire preuve de "retenue".
Protégés de casques à visière et de gilets pare-balle, les policiers ont tiré des gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants, a constaté l'AFP.
La police a néanmoins démenti avoit tiré du gaz lacrymogène et affirmé avoir été la cible d'un cocktail molotov.
La police faisait également état de plusieurs scènes de pillages au nord de cette banlieue de Saint Louis et ont déploré l'incendie d'un de leur véhicule.
Ailleurs, aux Etats-Unis, notamment à Times Square à New York mais aussi dans la capitale fédérale, des centaines de manifestants ont protesté contre, selon eux, ce déni de justice.
Après trois mois de délibérations, le procureur du comté de St Louis a annoncé que le policier Darren Wilson ne serait pas inculpé dans la mort de Michael Brown, 18 ans, qui ne portait pas d'arme et a été abattu en plein jour de six balles.
"Le devoir d'un grand jury est de séparer les faits de la fiction", a déclaré à la presse le procureur Robert McCulloch, les jurés "ont déterminé qu'il n'y a pas de raison suffisante d'intenter des poursuites contre l'officier Wilson".
"Il n'y a pas de doute que l'agent Wilson a causé la mort" de Michael Brown, a-t-il déclaré, parlant de "décès tragique". Les douze jurés, neuf Blancs et trois Noirs, ont mené une instruction "complète et profonde", entendu une soixantaine de témoins 70 heures durant, examiné des centaines de photos et d'éléments à charge et écouté trois médecins légistes.
Parallèlement, l'enquête fédérale se poursuit, "elle est indépendante par rapport à l'enquête locale depuis le début et le restera", a cependant déclaré le ministre de la Justice Eric Holder, dans un communiqué.
La famille du jeune Noir s'est dite "profondément déçue que le tueur de notre enfant ne soit pas confronté aux conséquences de ses actions".
Aussitôt après la décision et devant les nombreuses caméras de télévision, la foule en majorité noire a commencé à jeter des pierres, à briser des bouteilles et à secouer une voiture de police, face à des dizaines de policiers lançant des grenades lacrymogènes et exhortant: "Vous êtes illégalement rassemblés, prière de vous disperser immédiatement ou vous serez arrêtés".
Le gouverneur du Missouri Jay Nixon avait décrété l'état d'urgence, déployé la garde nationale et renforcé les effectifs de police en prévision de possibles échauffourées.