Ces décès portent à quatre le nombre de personnes qui ont trouvé la mort à cause des feux dans le nord du royaume depuis la mi-juillet.
Les deux dernières victimes "n'ont pas voulu répondre aux appels des autorités locales à évacuer les habitations menacées par les feux", ont indiqué à l'AFP les autorités provinciales de Larache.
La veille, un bénévole avait péri dans la province de Taounate (nord) alors qu'il combattait les flammes aux côtés des équipes d'intervention mobilisées pour éteindre un incendie qui a ravagé au moins 33 hectares de terres boisées, essentiellement plantées de pins.
Une autre personne, victime des flammes, était décédée dans la province de Larache à la mi-juillet.
Dans cette même zone, où des milliers de hectares ont été dévastés récemment par des feux de forêt, plus de 700 familles originaires d'une douzaine de douars (villages) ont dû être déplacées depuis lundi à titre préventif.
Quatre foyers étaient encore actifs tard mardi soir dans la région de Larache, au sud de Tanger.
Les services de lutte anti-incendie au sol y sont secondés par quatre bombardiers d'eau Canadair qui s'approvisionnent dans un barrage voisin et au large du port méditerranéen de Tanger.
Quatre autres sinistres, attisés par des vents violents, se propagent toujours dans la province de Tanouate, selon les autorités locales. Un village menacé a été sécurisé.
Enfin, un autre incendie a détruit depuis lundi soir 35 hectares de terres boisées dans la province de Fahs-Anjra, également au nord, d'après les mêmes sources.
Vendredi, le gouvernement marocain a débloqué une aide d'urgence de près de 30 millions d'euros pour mettre en oeuvre des mesures en faveur des victimes des feux de forêts et réduire leur impact sur l'activité agricole et l'environnement.
Selon le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Mohamed Sadiki, la superficie totale touchée par les feux de forêts survenus récemment dans plusieurs régions septentrionales du royaume a atteint 10.300 hectares.
A titre de comparaison, 2.782 hectares de forêt avaient été détruits par 285 incendies de janvier à septembre 2021, en particulier dans la région montagneuse du Rif (nord).
Pour Saïd Chakri, un environnementaliste marocain, ces incendies sont largement dûs à des causes humaines, mais "la réalité du changement climatique" y a contribué.
Le Maroc est frappé depuis plusieurs semaines par des températures caniculaires, dans un contexte de sécheresse hors norme et de stress hydrique.