Le président de l'UEFA a été entendu vendredi par la justice suisse concernant ce versement, en tant que "personne appelée à donner des renseignements". Selon le ministère public suisse, il s'agit d'un "statut entre celui de témoin et de prévenu".
"M. Blatter m'avait informé au début de mon travail de conseiller qu'il ne serait pas possible de payer l'intégralité de mes émoluments immédiatement, notamment à cause de la situation financière de la Fifa en ce moment", a déclaré Platini dans un entretien mardi à l'AFP, pour justifier le fait que le paiement du solde final pour un travail effectué entre 1999 et 2002 ait été repoussé à 2011.
Or, malgré la faillite en 2001 de la société de marketing ISL, liée à la Fifa, la Fédération internationale de football avait "clôturé son cycle quadriennal 1999/2002 sur un excédent de recettes de 115 M CHF", selon le rapport financier publié en septembre 2003 et disponible sur le site internet de l'instance.
"Même si la Fifa fonctionne sur un cycle quadriennal, avec l'essentiel des recettes tombant l'année 4, soit l'année de la Coupe du monde, 2002 en l'occurrence, la situation financière était suffisamment bonne pour faire face à un tel paiement", explique un bon connaisseur du dossier, interrogé par l'AFP, selon qui "la Fifa n'avait aucun problème financier".
Pour garantir sa santé financière, la Fifa avait, après la faillite ISL, procédé à une titrisation, technique financière qui consiste à transférer à une banque des actifs financiers tels que des créances sur les contrats en cours, en échange d'une somme d'argent, opération soumise à intérêt.
Interrogée par l'AFP sur l'explication fournie par Platini et attribuée par ce dernier à Blatter, la Fifa a répondu par la voix d'une porte-parole: "Cette question fait partie des investigations en cours menées par les autorités suisses et la Fifa de ce fait ne peut apporter de commentaire".
Avec AFP