Le TAS, la plus haute juridiction de la justice sportive, doit rendre sa décision d'ici vendredi, après avoir entendu les deux parties mardi. Si la suspension provisoire du patron français de l'UEFA était levée, il pourrait alors présider le tirage au sort de l'Euro-2016 samedi soir à Paris.
Cela serait une victoire symbolique, même si une menace bien plus lourde pèse sur lui: une radiation à vie du monde du football dans le cadre du jugement sur le fond, attendu avant Noël.
"Je ne dirai rien de plus que ce que je vous ai déjà dit: je dirai la vérité, toute la vérité, rien que la vérité, je le jure", a dit Platini, sourire en coin, dans une brève déclaration aux médias à son arrivée au siège du TAS, à Lausanne, peu avant 14h00, au volant d'une berline allemande noire.
Il était entouré de ses deux conseillers, l'avocat Thibaud d'Alès et le juriste Thomas Clay. L'autre partie, la Fifa, est représentée par l'avocat suisse Antonio Rigozzi, arrivé sur les lieux peu après.
L'audience, prévue à 14h00, a commencé avec un peu d'avance.
La justice interne de la Fifa a infligé le 8 octobre à Platini une suspension provisoire de 90 jours de toute activité liée au football en raison d'un paiement controversé de 1,8 M EUR reçu en 2011 de la part de Joseph Blatter, président aujourd'hui démissionnaire de la Fifa et également suspendu, pour un travail de conseiller achevé en 2002.
Cette sanction, qui court jusqu'au 5 janvier, prive l'ex-triple Ballon d'Or de ses fonctions de président de l'UEFA et gèle sa candidature à l'élection présidentielle de la Fifa, qui aura lieu le 26 février. Platini avait d'abord fait appel devant la Fifa, qui l'avait débouté, avant de saisir le TAS le 20 novembre.
Note interne
Outre cette suspension provisoire, la chambre de jugement de la commission d'éthique de la Fifa doit toujours rendre son verdict sur le fond avant Noël, après avoir entendu Platini entre le 16 et le 18 décembre. C'est là que le Français risque le plus gros: sa radiation à vie du monde du foot a été requise.
Pour sa défense, le camp Platini compte s'appuyer sur une note interne de l'UEFA datant de 1998, qui apporte selon lui la preuve "écrite d'un contrat oral" pour un travail salarié et bat en brèche une partie des accusations.
Dans cette note, révélée par le Journal du dimanche et qu'a pu consulter l'AFP mardi, Platini est qualifié de futur "employé de la Fifa".
"Platini était impliqué dans la campagne électorale en faveur de J.S.B (Joseph Sepp Blatter, élu président de la Fifa en 1998). Ce dernier a déjà annoncé que Platini serait le prochain directeur des questions sportives de la Fifa. Platini deviendrait alors un employé de la Fifa", peut-on lire dans ce rapport, dont l'entourage de Platini assure qu'il a été légalement authentifié.
"Ce document montre que ce contrat n'avait aucun caractère occulte et qu'il était connu de hauts dirigeants du foot mondial", a affirmé l'entourage de Platini à l'AFP.
L'ancien secrétaire général de l'UEFA, Gerhard Aigner, avait mis en doute lundi l'existence de cette note interne: "Pourquoi l'UEFA aurait-elle voulu s'intéresser (aux) affaires privées (de Platini)?", a-t-il déclaré à l'agence SID, une filiale de l'AFP.
Christian Mpanzu