Le réquisitoire du ministère public et les plaidoiries de la défense auront lieu à la prochaine audience, fixée au 1er mars, a déclaré le major-magistrat Freddy Eume, président du tribunal militaire de garnison de Kinshasa-Gombe. Les six prévenus, a-t-il rappelé, sont poursuivis pour meurtres, association des malfaiteurs, détention illégale d'armes et munitions de guerre.
Ces accusés sont Murwanashaka Mushahara André, Issa Seba Nyani, Bahati Antoine Kiboko, Amidu Sembinja Babu alias Ombeni Samuel et Shimiyimana Prince Marco, qui comparaissent depuis le 12 octobre devant ce tribunal siégeant dans l'enceinte de la prison militaire de Ndolo, où ils sont détenus. Le sixième, en cavale, est jugé par défaut.
Tous sont jugés pour l'assassinat le 22 février 2021 de l'ambassadeur d'Italie en RDC, Luca Attanasio, de son garde du corps italien, le carabinier Vittorio Iacovacci, et d'un chauffeur congolais du Programme alimentaire mondial(PAM), Mustapha Milambo.
Les trois hommes avaient été tués par balles après être tombés dans une embuscade aux abords du parc national des Virunga dans la province du Nord-Kivu (est). Pendant l'audience, des vidéos d'interrogatoires menés par des inspecteurs de police à Goma, la capitale provinciale, ont été visionnées. On y voit les prévenus relater dans les détails le rôle joué par chacun et le déroulement de l'embuscade meurtrière.
Shimiyimana Prince Marco y est désigné par au moins deux coprévenus comme celui qui a "tiré sur l'ambassadeur". Sur ces images, Prince Marco dit avoir participé à l'embuscade, fait descendre tout le monde du véhicule, bloqué la route, être parmi ceux qui ont conduit les otages dans la brousse, échangé des tirs avec les gardes du parc des Virunga.
"Prince, pourquoi tu as tué l'ambassadeur, qui t'a donné la mission de le tuer, qu'est-ce qu'il t'a fait ?", a alors interrogé le président. "Je n'ai pas tué l'ambassadeur, ce n'est pas moi qui parle", "ce sont des montages", a-t-il répondu devant le tribunal où, comme dans les précédentes audiences, il avait tout nié, comme tous les autres accusés.
Le ministère public et les avocats de la partie civile ont dénoncé "une politique de dénégation" adoptée par les prévenus. Leur avocat, Me Peter Ngomo, a fait observer que dans cette vidéo, Ombeni Samuel avait une cicatrice au visage et a jugé "malheureux qu'on ait torturé les gens pour obtenir des aveux" dans ce dossier.