"Je vous ai douloureusement demandé, mes compatriotes, de vous sacrifier un peu plus pour la survie de notre pays. Pour votre confiance et votre foi en nous, je vous assure que votre sacrifice ne sera pas vain", a-t-il déclaré lors d'une allocution à l'occasion de la Journée nationale de la démocratie au Nigeria.
"Le gouvernement que je dirige vous remboursera par des investissements massifs dans les infrastructures de transport, l'éducation, l'approvisionnement régulier en électricité, les soins de santé et d'autres services publics", a-t-il ajouté.
Elu en février lors d'un scrutin aux résultats contestés, Bola Tinubu a annoncé dès son entrée en fonction le 29 mai la fin des subventions sur le carburant, qui coûtaient à l'Etat des milliards d'euros et l'obligeaient à emprunter massivement pour maintenir l'essence à des prix artificiellement bas.
Le Nigeria a beau être l'un des plus gros producteurs de pétrole en Afrique, il échange son brut estimé à des milliards de dollars contre du carburant importé, en raison de la défaillance de ses raffineries d'Etat. La fin des subventions a fait tripler les prix du carburant, entraînant une flambée des prix des transports et une hausse des prix des denrées alimentaires et de l'électricité pour de nombreux Nigérians utilisant des générateurs à essence.
Les Nigérians sont déjà soumis à une inflation de l'ordre de 20%, à des pénuries sporadiques d'essence et à un approvisionnement en électricité aléatoire qui contraint la population à recourir à des générateurs, voire à se priver de courant plusieurs heures faute d'argent.
Les experts estiment que la suppression des subventions était plus que nécessaire pour favoriser le développement du pays le plus peuplé d'Afrique, mais des critiques estiment que le gouvernement n'a pas pris assez de mesures pour en limiter l'impact.
Depuis la fin des subventions, le litre d'essence est passé de 190 nairas (38 centimes) à environ 540 nairas (1 euro). Avant la suppression des subventions, quatre Nigérians sur dix vivaient en dessous du seuil de pauvreté selon les Nations unies, qui ont prévenu que plus d'un quart d'entre eux risquent de manquer de nourriture cette année.
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