Le premier cas a été notifié en août dernier dans le district sanitaire de Koukou Angarana, un village situé proche de la frontière soudanaise.
Aujourd’hui, une vingtaine de villages dans la région de Sila sont touchés par cette épidémie.
D’autre cas ont été également signalés dans le district sanitaire du Salamat, une région voisine.
Une situation que déplore MSF (Médecin Sans Frontière) Hollande qui œuvre aux côtés du gouvernement tchadien dans la zone de l’Est du Tchad.
Rolland Kaya, chef de mission du MSF Hollande, parle des facteurs déclencheurs de ce sinistre dans la zone.
"C’est lié aux conditions d’hygiènes et d’assainissement. Particulièrement, l’eau de boisson est la première source de contamination. Et aussi, à la façon dont on manipule les malades, à la façon dont on manipule les corps des personnes décédées du choléra. Vous savez dans la culture africaine quand une personne est morte tout le monde veut toucher et dans cet élan de solidarité on oublie parfois de respecter certaines règles d’hygiène de base comme se laver les mains après avoir salué, se laver les mains après les toilettes, etc… ça, ça fait que la maladie puisse se propager très vite, " explique M. Kaya.
Le secrétaire général du ministère de la santé publique Dr Djabar Hamid donne les statistiques et parle des moyens de prévention.
Selon lui, il y a déjà 372 cas, 52 décès. Soit un taux de létalité de 14%.
Huit autres villages touchés par cette épidémie sont inaccessibles, faute de difficulté d’accès due à la montée des fleuves et rivières appelés Ouaddi dans la langue du terroir, en raison des pluies diluviennes, alors que la mortalité dans ces villages avoisine 30%.
A cela s’ajoute le manque d’infrastructure de santé et de personnel formé à la prise en charge efficiente des malades.
Toutefois Rolland Kaya affirme que l’institution qu’il dirige fait de son mieux pour venir en aide aux victimes.
Reportage d’André Kodmadjingar au Tchad pour VOA Afrique