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Mondial 2018 : Keita Baldé, futur patron de la "Tanière" sénégalaise ?


 Keita Baldé, très attendu pour la rencontre face à l'Afrique du Sud.
Keita Baldé, très attendu pour la rencontre face à l'Afrique du Sud.

Le jeune attaquant de l'AS Monaco Keita Baldé pourrait bien devenir le chef de la "Tanière" des "Lions" du Sénégal, à condition qu'il grandisse encore un peu, comme le disent à l'AFP les anciens internationaux à la veille d'une double confrontation décisive contre l'Afrique du Sud.

Le joueur "apporte déjà à cette sélection nationale mais on attend encore son match de référence dans la Tanière", surnom de l'équipe nationale, estiment de concert l'ancien "Lion de la Teranga" Diomansy Kamara et l'ex-sélectionneur Amara Traoré (2009-2012), dans un entretien accordé à l'AFP.

Né il y a 22 ans en Espagne et formé au Barça, passé professionnel à la Lazio Rome, Baldé a opté pour l'équipe nationale du Sénégal, où il a fait ses premiers pas en 2016.

Même s'il est déjà "très important déjà dans le dispositif du sélectionneur national" Aliou Cissé, l'attaquant des "Lions" reste un "grand en devenir", souligne Kamara, qui après avoir joué en Italie, en Angleterre et en Turquie est actuellement consultant sur Canal+.

Côté tactique, Amara Traoré salue la polyvalence de l'attaquant transféré de la capitale italienne à l'AS Monaco fin août, mais il estime que c'est sur le flanc gauche qu'il pourra au mieux s'exprimer sous les couleurs sénégalaises.

"Keita aime entrer sur son pied fort (le gauche) pour faire la passe ou frapper au but", relève l'ancien sélectionneur, soulignant que ce type de profil a souvent manqué à l'équipe nationale.

"Pendant mon magistère, je n'ai pas eu la chance de compter sur des joueurs excentrés. Et actuellement, il apporte un bien fou aux Lions", insiste Amara Traoré.

"Pas brûler les étapes"

"Avec lui, c'est la vitesse, la technique, la percussion et la prise de risques. Tout ce qu'on attend d'un attaquant moderne", poursuit-il, appelant toutefois le jeune talent à ne pas oublier de compter sur ses coéquipiers.

Même constat pour Ferdinand Coly, capitaine des Lions à la CAN-2006. "Mais je pense qu'on doit lui laisser le temps de grandir parce que le football africain a ses spécificités", expose à l'AFP l'ancien arrière-droit de la sélection, qui n'a jamais joué dans le championnat sénégalais.

"Le football africain, c'est l'engagement, le combat physique et les mauvaises conditions de jeu", rappelle l'ex-défenseur du RC Lens, qui plaide pour une période d'adaptation pour un footballeur habitué à de meilleures conditions de jeu.

"C'est pourquoi je demande du temps et de l'indulgence aux supporters", martèle-t-il.

"Avec lui, on ne doit surtout pas brûler les étapes et le staff technique doit savoir taper du poing sur la table parfois à son sujet", avance aussi Amara Traoré, en rappelant son coup de sang lors de son remplacement en octobre face au Cap-Vert, alors qu'il déclinait visiblement physiquement.

Pour Souleymane Camara, attaquant de Montpellier qui a joué contre lui récemment en Ligue 1, Keita oublie encore parfois de "jouer collectivement".

"Sur ses qualités, rien à dire, il fait partie de la race des grands attaquants et il va beaucoup apporter aux Lions", confie celui qui fut le plus jeune footballeur sénégalais au Mondial-2002, avant de tirer un trait sur sa carrière internationale 10 ans plus tard.

Avec AFP

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