Un mal pour un bien ? Aucun club au monde ne voudrait être privé d'une telle star, même pour un simple match de championnat. Les statistiques de Neymar en L1 parlent pour lui: sept buts et cinq passes décisives en huit titularisations.
Mais l'omniprésence de la vedette brésilienne a aussi sa part d'ombre dans cette période où le nouveau PSG cherche encore ses marques : un milieu de terrain moins dominateur que par le passé, une recrue en attaque, Kylian Mbappé, qui a un peu tendance à imiter "Ney" et jouer en soliste, un Edinson Cavani frustré quand Neymar veut frapper des penalties à sa place et des joueurs qui rongent leur frein sur le banc, en contemplant les arabesques de la "MCN" (Mbappé-Cavani-Neymar).
Même si le PSG a multiplié les cartons en Ligue des champions et est toujours tranquillement en tête du championnat, ces limites sont apparues au grand jour contre Marseille (2-2). Face à une équipe sudiste galvanisée par ce 'clasico' tant attendu et l'ambiance du Vélodrome, les Parisiens ont semblé trop apathiques, Mbappé enfermé dans ses dribbles et Neymar, victime d'une série de fautes, a fini par craquer, écopant logiquement d'un deuxième carton jaune pour une poussette sur Lucas Ocampos.
- Di Maria, 'pas content' -
Cette expulsion, après un coup de sang bien évitable, entraîne sa suspension contre Nice et oblige Unai Emery à revoir ses plans, alors que l'entraîneur alignait la même attaque match après match, quitte à saper le moral des éternels remplaçants, Angel Di Maria ou Julian Draxler ou Javier Pastore.
Di Maria pourrait cette fois avoir sa chance. "C'est une très bonne chose pour lui et l'équipe", n'a pas manqué de souligner Unai Emery. "Quand il ne joue pas, il n'est pas content. Il veut jouer tous les matches, les commencer. (...) Peut-être que vendredi est une bonne opportunité pour lui, je suis sûr qu'il sera prêt".
L'Argentin de 29 ans avait laissé paraître ses états d'âme ces derniers jours. Contre Anderlecht en Ligue des champions (4-0), il n'a pas fêté son but pour montrer sa frustration. A l'approche du Mondial, l'ancien joueur du Real Madrid réclame du temps de jeu.
Au milieu de terrain, le PSG devra se passer du vétéran Thiago Motta (35 ans). L'Italien a joué "avec quelques douleurs au genou" contre l'OM, a expliqué Emery, et sera dispensé du match contre Nice.
Ce secteur de jeu est d'ailleurs l'une des difficultés parisiennes cette saison avec un style de jeu parfois déséquilibré, marqué par une coupure entre le trident offensif et le reste de l'équipe.
- 'Une équipe nouvelle' -
"Nous sommes une équipe nouvelle en beaucoup de choses", relativise Emery. "L'adaptation des nouveaux joueurs est un processus dans une saison que nous voulons faire plus rapidement, mais on a besoin de matches et d'entraînement pour cela. Avec l'expérience, on va avoir cet équilibre", assure-t-il.
Les arrières droit Dani Alves et Thomas Meunier, qui étaient incertains pour la rencontre, figurent bien dans le groupe parisien, selon la liste dévoilée jeudi.
L'équipe de Nice avait posé de gros problèmes au PSG la saison dernière. Elle avait tenu en échec les Parisiens au Parc des Princes 2-2 au mois de décembre avant de l'emporter avec autorité fin avril 3-1 à l'Allianz Riviera, un échec qui avait condamné les derniers espoirs de titre de Paris, devancé par Monaco.
La configuration est toutefois bien différente cette saison. Les Niçois, 14e avec 10 points, sont en difficulté. Ils restent sur quatre défaites consécutives, toutes compétitions confondues, et ont bien du mal à jouer sans leur milieu de terrain Jean-Michaël Seri, blessé.
De quoi arriver sur la pointe des pieds sur la pelouse du PSG, qui en dépit des critiques et des limites entrevues contre l'OM, caracole en tête.
Les tribunes sont elles dans le collimateur de la préfecture de police de Paris, qui prévient de "risques pour l'ordre public", alors que le Collectif Ultra Paris (CUP) envisage de "célébrer bruyamment les dix ans de sa création".
Avec AFP