Peu avant l’ouverture de l’assemblée générale élective, Samuel Eto’o a vivement contesté auprès de la commission électorale, une tentative de fraude du camp adverse. "Ce qui est organisé là, c’est le faux et vous le savez", a-t-il lancé à l’endroit du président de la commission.
Lors du dépôt de sa candidature, le 17 novembre, Samuel Eto'o, passé également par Chelsea et le Real Madrid avant de raccrocher ses crampons en 2019, avait assuré qu'il serait le prochain président de la Fecafoot "malgré les tricheries".
L’ex-international camerounais a exigé que seuls les délégués mandatés pour le vote soient introduits dans la salle et ce par ordre alphabétique. "A Douala, toutes les élections que nous avons faites, c’était par ordre alphabétique et nous étions assis comme nous le souhaitions", a martelé Samuel Eto’o plus d’une fois.
La Commission électorale a finalement cédé à la doléance de Samuel Eto’o faisant tomber momentanément la tension qu’il y’avait dans l’air. Mais l’ex attaquant du Barcelone FC va revenir à la charge au sujet de la transparence du processus électoral et réclamé que, "les enveloppes devant servir lors du vote doivent porter un signe distinctif de la commission électorale pour éviter que les délégués qui sont venus dans la salle avec leur propre enveloppe ne le mettent dans l’urne".
Après plus de deux heures de débats retransmis en direct à la chaîne de télévision nationale, le vote est lancé. Dans l’une des salles attenantes de l’hôtel où se tient l’assemblée générale élective, les partisans des deux principaux adversaires suivent le déroulement du scrutin.
Seidou Mbombo Njoya le président sortant et Samuel Eto’o Fils sont restés dans la course après le désistement et ralliement des 5 autres candidats. 74 délégués provenant des 10 régions du pays doivent les départager.
Le suspens du décompte des voix prend fin lorsque le candidat Samuel Eto’o fils obtient la 38e voix, synonyme de victoire. Son camp explose de joie.
Le verdict final affiche 31 voix l’ancien président de la Fecafoot, contre 43 pour l’ancien star du football camerounais. Seydou Mbombo Njoya quitte la salle mais reste fair-play. "Je félicite mon adversaire pour sa victoire acquise de façon démocratique, je lui souhaite bon vent, et que ça puisse être une nouvelle ère pour le football camerounais", confie-t-il à la presse avant de s’engouffrer dans sa voiture.
L'ancien joueur du FC Barcelone et de l'Inter Milan, âgé de 40 ans, a battu le président sortant, Seidou Mbombo Njoya, qui avait été élu en 2018, mais dont l'élection, contestée par plusieurs acteurs de football camerounais, avait été annulée à la mi-janvier par le Tribunal arbitral du sport.
L’onde de la victoire de Samuel Eto’o traverse toute la ville de Yaoundé. Des centaines de badauds affluent vers le lieu où se tient l’assemblée générale mais seront tenus à distance par un impressionnant dispositif de sécurité. "Eto’o a tout donné pour ce pays donc c’est une manière de lui faire comprendre qu’on est là avec lui c’est pour cela que je suis là", affirme une jeune fanatique.
"C’est une très grande joie pour nous ses fans et tout le peuple qui attendaient cette victoire pour le bien du football camerounais", renchérit un autre fan de l’ex footballeur.
C’est aux premières heures de la journée de dimanche que les travaux de l’assemblée générale élective vont s’achever avec une femme, Céline Eko, comme première vice-présidente du nouveau comité exécutif.
Dans sa première déclaration à la presse, Samuel Eto’o a expliqué qu'il "mesure l’honneur qui m’est fait et la tâche qui m’attend, par ce vote, les délégués ont fait le choix de donner une chance au projet que j’ai présenté à savoir redonner au football camerounais toute sa grandeur, dès demain nous nous mettrons au travail, pour que notre pays soit fier de ses meilleurs ambassadeurs que nous sommes".
Sous des larmes d’émotions et acclamations de ses sympathisants, Samuel Eto’o se retire, il est le 17e président de la fédération camerounaise de football et le deuxième footballeur a occupé ce poste.
Le nouveau président de la Fecafoot a déjà un rendez-vous majeur à son agenda: dans moins d'un mois, le Cameroun accueillera du 9 janvier au 7 février 2022 la phase finale de la Coupe d'Afrique des Nations.
Avec AFP