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Forces africaines et respect des Constitutions à l'agenda du sommet Afrique-France à Bamako


Une pancarte sur le 27e sommet Afrique-France, au Mali, le 9 janvier 2017. (VOA/Kassim Traoré)
Une pancarte sur le 27e sommet Afrique-France, au Mali, le 9 janvier 2017. (VOA/Kassim Traoré)

Le sommet Afrique-France s'ouvre vendredi à Bamako, capitale d'un Mali en état d'urgence, sous le thème du partenariat, de la paix et de l'émergence, au moment où Paris insiste sur la nécessité d'une défense africaine et le respect des règles constitutionnelles.

Une trentaine de présidents, y compris d'Afrique anglophone, sont attendus au sommet des chefs d'État et de gouvernement samedi, au lendemain de la conférence des ministres des Affaires étrangères, selon les organisateurs maliens et français.

"Plus de 10.000 hommes sont mobilisés pour la couverture sécuritaire, dont 700 pour la sécurité des hautes personnalités", a indiqué le président du comité d'organisation, Abdoullah Coulibaly.

La journée de vendredi sera exceptionnellement chômée afin de faciliter la circulation dans la capitale malienne.

Au chapitre de la sécurité continentale, l'objectif fixé au sommet de Paris en 2013 de former 20.000 militaires africains par an a été non seulement tenu, mais même dépassé en 2016, et l'effectif devrait atteindre 25.000 dans les trois prochaines années, selon des sources diplomatiques françaises.

Cette formation, qui vise à diminuer la nécessité d'interventions militaires de Paris, comme celles lancées ces dernières années au Mali ou en République centrafricaine, est désormais la mission principale de certaines importantes bases françaises en Afrique, comme Dakar, Libreville ou Djibouti, a-t-on précisé.

Mais les besoins restent immenses. Le Mali ne dispose actuellement que d'environ six bataillons opérationnels, largement insuffisants pour contrôler un territoire d'1,2 million de km2 sans l'appui des forces de l'ONU et de l'opération française Barkhane, selon les mêmes sources.

Gambie et RDC au menu

Les participants au sommet discuteront également des crises politiques déclarées ou latentes sur le continent.

Parmi les principaux sujets de préoccupation, la Gambie, où Yahya Jammeh veut rester au pouvoir après l'expiration de son mandat le 19 janvier, le temps que la justice statue sur ses recours électoraux, et la République démocratique du Congo (RDC), où Joseph Kabila a obtenu une prolongation de son mandat jusqu'à l'organisation d'une présidentielle à la fin de l'année.

Sur ce dernier point, "l'accord du 31 décembre (entre le pouvoir et l'opposition congolaise, NDLR) est plutôt un bon accord", a-t-on estimé de source diplomatique française, soulignant qu'il exclut pendant cette période de transition une révision de la Constitution interdisant à M. Kabila de se représenter.

"Ces deux dossiers renvoient à la nécessité de faire encore mieux respecter les Constitutions et d'avoir des élections plus transparentes, un thème fort évoqué à plusieurs reprises par (le président français) François Hollande et qui sera donc à nouveau à l'ordre du jour", a-t-on indiqué de même source.

Un autre sujet important, celui des migrants africains en Europe, source fréquente de tensions entre pays européens et africains, sera également à l'ordre du jour, mais il ne sera pas question de discuter d'éventuels accords de réadmission des migrants expulsés, a-t-on souligné de sources diplomatiques.

Une polémique avait éclaté entre les Pays-Bas et le Mali en décembre après la publication par la diplomatie néerlandaise d'un communiqué saluant la conclusion, lors d'une visite à Bamako du ministre des Affaires étrangères des Pays-Bas, Bert Koenders, d'un accord entre l'Union européenne (UE) et le Mali sur le "retour des demandeurs d'asile refusés".

Le Mali avait vigoureusement démenti, tandis que les Pays-Bas évoquaient un accord de principe.

Un plan d'action adopté au sommet de La Valette en novembre 2015 entre États européens et africains prévoit un fonds financier de l'Union européenne (UE) d'1,8 milliard d'euros pour aider les pays africains à endiguer les flux de migrants.

L'UE cherche à négocier avec plusieurs pays africains à forte émigration des accords de renforcement de la coopération économique en échange du rapatriement de leurs ressortissants.

Sur ce volet du développement, l'objectif défini en 2013 d'un engagement de 20 milliards d'euros sur cinq ans d'investissements en Afrique de l'Agence française de développement (AFD), sous forme de prêts et de dons, soit quatre milliards par an, a été atteint, avec 12 milliards sur les trois premières années, selon Paris.

Le sommet permettra de porter cet engagement à 5 milliards d'euros par an à l'horizon 2019, selon des sources diplomatiques françaises.

Avec AFP

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