Le nonce apostolique, Luigi Ventura, est visé par les plaintes de quatre hommes, dont trois au moins lui reprochent des attouchements. Début avril, l'évêque âgé de 74 ans a été entendu par la police judiciaire parisienne "à sa demande", selon une source judiciaire.
Au moins trois des plaignants ont l'intention de se rendre à ces confrontations mercredi, selon des avocats.
"Cette confrontation est la suite logique de l'enquête engagée à l'encontre de Monsieur l'ambassadeur du Vatican, dans la mesure où celui-ci a nié les faits qui lui sont reprochés", a commenté auprès de l'AFP Jade Dousselin, avocate de l'un des plaignants.
"Mon client a eu beaucoup de difficultés à supporter les dénégations de celui qu'il accuse", a-t-elle ajouté, estimant que l'immunité ne devait "pas conduire à l'impunité".
La défense de Mathieu de la Souchère, un autre plaignant, est pour sa part dubitative sur les résultats de ces confrontations. "Techniquement, ça ne peut rien donner tant que le Vatican ne lève pas l'immunité", a déclaré Me Antoinette Frety à l'AFP.
"C'est une posture du nonce pour laisser croire qu'il coopère tout en sachant qu'il est toujours sous protection de l'immunité et qu'il n'a pas déclaré qu'il était d'accord pour lever cette immunité", a-t-elle estimé.
Cette affaire avait éclaté en février avec la révélation de l'ouverture d'une enquête par le parquet de Paris, dans un contexte de multiples scandales sexuels touchant l'Église catholique.
La mairie de Paris avait signalé au parquet qu'un jeune cadre municipal s'était plaint d'attouchements répétés du nonce apostolique - des "mains aux fesses" - lors d'une cérémonie des voeux aux autorités diplomatiques en janvier.
Deux autres plaignants s'étaient ensuite manifestés et avaient relaté des faits similaires en 2018. Ces trois hommes ont été entendus par les enquêteurs. Une quatrième plainte a été déposée par un autre homme.
Diplomate de carrière du Vatican, Mgr Ventura occupe le poste de nonce apostolique depuis 2009 à Paris. Il est chargé des relations du Saint-Siège avec les autorités françaises d'une part et avec les évêques de France d'autre part, pour lesquels il participe au processus de nomination.
Compte tenu de ses fonctions, il bénéficie de l'immunité diplomatique et ne peut être entendu sous contrainte par les enquêteurs. La décision de lever son immunité appartient au Saint-Siège.
Cette demande de levée d'immunité a été transmise au Vatican par le ministère des Affaires étrangères, avait indiqué mi-avril le Quai d'Orsay.