Ce troisième et dernier match de préparation se joue à la veille du départ pour Moscou; on y est presque. Et jusqu'à présent, sans le moindre pépin, la mayonnaise bleue a pris, et une dynamique s'est enclenchée- tout juste relativisée par le niveau moyen des adversaires, une modeste équipe d'Irlande battue 2-0 et l'Italie en reconstruction vaincue 3-1.
Ce tout dernier match amical, contre les Américains, est censé amplifier ces ondes positives, avec un onze de départ qui devrait fortement ressembler à celui aligné contre l'Australie le 16 juin à Kazan, pour débuter le Mondial . "C'est souvent le cas quand c'est proche, parce qu'on sera à une semaine de la compétition", avait indiqué Didier Deschamps le 27 mai.
Le passé récent va dans ce sens: le sélectionneur n'avait procédé qu'à un changement en 2016 entre le dernier match de préparation et l'entrée en lice dans l'Euro, mais c'était en raison de l'arrivée tardive d'Antoine Griezmann dans le groupe, finale de Ligue des champions oblige. Pour le Mondial-2014, il avait changé deux joueurs entre l'ultime amical et le match inaugural des Bleus au Brésil.
Après sa prestation en demi-teinte face à l'Italie la semaine dernière à Nice (3-1), Pogba pourrait obtenir une seconde chance de retrouver son meilleur niveau.
- "Aider Paul à être meilleur" -
Mais le joueur de Manchester United se trouve désormais sous une double pression, la première représentée par l'alternative Corentin Tolisso, la seconde étant celle que "PP" s'est lui-même infligée en répétant vouloir être "le patron de l'équipe de France".
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"Parfois il a besoin de se mettre un peu cette pression-là", a expliqué Blaise Matuidi vendredi sur RTL. "C'est ce qui a fait qu'il a évolué dans sa carrière, il a besoin de cette pression-là qui est positive pour lui et c'est bien, parce qu'il assume. Le plus important c'est d'assumer. Il faut qu'on soit unis tous ensemble, nous on va aider Paul à être meilleur et lui va nous aider aussi. Ce qui prime avant tout c'est l'équipe".
Matuidi, également pressenti pour démarrer, n'a manifestement pas tenu rigueur à Pogba des propos peu amènes tenus dans France Football mardi sur les autres milieux de terrain de la sélection. Il y avait aussi égratigné les leaders supposés, comme le capitaine Hugo Lloris, en lâchant que question patrons, il y avait "un manque"...
Or, depuis les sifflets essuyés sur la Côte d'Azur, il y a comme un esprit de corps formé autour de Pogba. Symbolique, un tweet du compte officiel de l'équipe de France montrait par exemple jeudi une photo de "la Pioche", les bras soutenus par le remplaçant Presnel Kimpembe et le leader d'attaque "Grizou".
"C'est ça : esprit d'équipe!", s'était exclamé "la Pioche" après l'opposition de mercredi, encore une fois effectuée à un haut niveau d'intensité et d'engagement. Et le joueur est resté le même, rigolard et charismatique.
- Giroud plutôt que Dembélé -
Autre élément d'expérience menacé par la jeune concurrence, en l'occurrence Ousmane Dembélé, Olivier Giroud devrait être aligné comme avant-centre. Son profil et son bon jeu de tête font figure de solutions idoines face à une "Team USA" qui risque de jouer bas, tout comme l'Australie.
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Avec le sélectionneur, "une relation de confiance s'est installée en me mettant titulaire et en me faisant jouer les matches. Aujourd'hui sur mes dix dernières titularisations, j'ai mis dix buts, donc je suis sur une bonne série et j'espère continuer comme ça, tant qu'il fera appel à moi", a avancé "Oliv'" auprès de l'AFP mercredi.
Giroud devrait sans surprise être épaulé par Griezmann et Kylian Mbappé.
Derrière, Raphaël Varane était absent des deux premiers matches de préparation, après sa finale de C1, et reprendra vraisemblablement son poste en charnière centrale aux côtés de Samuel Umtiti.
Les latéraux, sans doute Djibril Sidibé et Benjamin Mendy, pourront développer leur registre offensif au vu du niveau supposé de l'adversaire: les Etats-Unis n'iront pas en Russie.
Avec AFP