Le chef du gouvernement socialiste s'exprimera à 17H30 GMT depuis la mairie d'Evry, son fief électoral en région parisienne, ont indiqué ses services dans un communiqué. Son entourage a confirmé à l'AFP qu'il y annoncerait bien sa candidature à la présidentielle dans cinq mois, qui ne faisait plus de doute après la décision jeudi du président François Hollande de ne pas briguer un second mandat.
Auparavant, le chef de l'Etat et M. Valls doivent se retrouver comme chaque lundi pour un déjeuner au palais présidentiel de l'Elysée, pour discuter du très probable départ du Premier ministre, nommé à ce poste en mars 2014.
Selon un sondage publié par le Journal du dimanche, le Premier ministre est la personnalité préférée des sympathisants de gauche pour devenir le candidat du PS à l'élection présidentielle.
Une primaire organisée par le PS doit se tenir les 22 et 29 janvier, à laquelle devrait participer Manuel Valls.
Une fois passée la primaire, le chemin restera semé d'embuches pour le candidat du PS, qui risque de se retrouver coincé entre le chef de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon et l'ancien ministre de l'Économie Emmanuel Macron, plus au centre. Tous deux ont exclu de participer à la primaire.
Pour l'entourage de Manuel Valls, sa démission lundi ne fait guère de doute: "J'imagine mal, connaissant le Premier ministre, qu'il puisse considérer que, quand on a des responsabilités de très haut niveau, on puisse cumuler la casquette de candidat à l'élection présidentielle et celle de Premier ministre".
"Quelle que soit la décision prise par le Premier ministre, il s'agit de rebâtir rapidement un dispositif gouvernemental opérationnel", indiquait dimanche soir un proche du président.
'Remaniement'
Le président "va s'engager vraisemblablement dans un remaniement, faisons en sorte que la France ne désarme pas pendant cette période, qu'elle reste mobilisée, unie", a averti l'ex-Premier ministre du président de droite Jacques Chirac, Dominique de Villepin.
Parmi les noms pour succéder à Manuel Valls, circulaient ceux des ministres Bernard Cazeneuve (Intérieur), Jean-Yves Le Drian (Défense), Stéphane Le Foll (Agriculture), Marisol Touraine (Santé) ou Najat Vallaud-Belkacem (Education).
Un conseiller d'un ministre tablait dimanche sur M. Cazeneuve, ne voyant "pas d'alternative". Une autre source gouvernementale ne voyait "que Cazeneuve ou Le Drian", avec un avantage au second qui pourrait plus facilement "cumuler" sa casquette actuelle avec Matignon.
Sa liberté retrouvée, Manuel Valls s'attellera à entrer dans ses habits de candidat, avec le souci de continuer d'atténuer les aspects les plus clivants de son discours, et d'obtenir de nouveaux ralliements.
Le Premier ministre essaie depuis des années d'imposer un aggiornamento à gauche, mais sa personnalité autoritaire, son discours pro-entreprises et sa défense d'une laïcité stricte crispent une partie de son camp.
"Il faut que Manuel Valls mute sur un certain nombre de choses", a convenu samedi un de ses partisans, le député Philippe Doucet.
"Je lui conseille amicalement d'être sur une position nouvelle de rassemblement (...) Il faut être soi-même mais offrir une nouvelle perspective", a déclaré dimanche le Premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis.
En déplacement dans l'est de la France vendredi, Manuel Valls a promis de "défendre le bilan" du président Hollande, sans abattre ses cartes.
François Hollande et Manuel Valls, c'est la même politique (...) on ne sait pas qui, de François Hollande ou de Manuel Valls, est la lame ou le manche du couteau qui a déchiré la gauche", a attaqué dimanche Arnaud Montebourg, seul candidat du PS à avoir déposé ses parrainages pour la primaire.
Dans ce contexte d'une gauche en miettes après un mandat de François Hollande marqué par une impopularité record, les sondages donnent tous le candidat de la droite François Fillon et la chef de l'extrême droite Marine Le Pen qualifiés pour le second tour en mai. Et la gauche éliminée, comme en 2002.
Avec AFP