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France : nouveau camp de migrants et poursuite de la destruction de la "Jungle" de Calais


Démantèlement de la Jungle de Calais, le 1er mars 2016. (AP Photo/Jerome Delay)
Démantèlement de la Jungle de Calais, le 1er mars 2016. (AP Photo/Jerome Delay)

Un camp de migrants aux normes internationales a ouvert lundi à Grande-Synthe, à 40 km du plus grand bidonville du pays, "La Jungle" de Calais, où l'Etat détruit des abris précaires.

Un camp de migrants aux normes internationales, premier du genre en France, a ouvert lundi à Grande-Synthe (nord), à 40 km du plus grand bidonville du pays, "La Jungle", où l'Etat détruit pour la deuxième semaine des abris précaires.

Le nouveau camp dit de la Linière a été créé sans soutien de l'Etat, hostile à cette initiative. "La politique de l'Etat n'est pas de reconstituer un camp à Grande-Synthe, mais bien de le faire disparaître" pour offrir des "solutions individuelles" aux migrants, avaient indiqué à la mi-février les autorités françaises.

Trois familles sont arrivées en voiture avec des bénévoles, suivies d'un car en provenance du camp illégal de Basroch, distant de 1,5 km, où vivent dans des conditions sordides 1.050 personnes, surtout kurdes et irakiennes.

Constitué de petits bungalows en bois chauffés et pouvant loger quatre personnes, ce nouveau camp doté d'une cuisine communautaire, d'une école et monté par l'organisation Médecins sans frontières et la mairie de Grande-Synthe, sera géré par une association, Utopia56.

"Il y a aujourd'hui 220 cabanons disponibles, pouvant loger au moins 1.500 personnes. On espère en avoir 375 à court terme", soit une capacité de 2.500 places, selon la coordonnatrice de MSF, Angélique Muller.

Situé dans la banlieue de la ville de Dunkerque, le camp de la Linière doit coûter 3,1 millions d'euros. MSF doit apporter 2,6 millions d'euros, Grande-Synthe et la communauté urbaine de Dunkerque (CUD) 500.000 euros environ, a précisé Mme Muller.

A la différence du Centre d'accueil provisoire jouxtant "La Jungle" de Calais et constitué de conteneurs, le camp ne sera pas clôturé: "On ne veut pas d'une prison à ciel ouvert", ont martelé MSF et la mairie.

Dans le plus grand bidonville de France "La Jungle", à Calais, les travaux de démantèlement de la partie sud ont repris lundi pour la deuxième semaine consécutive sous haute protection policière.

Suspendues pendant le week-end, les opérations se déroulent dans un froid glacial et malgré une fine couche de neige tombée dans la nuit. Les travaux d'une société mandatée par l'Etat français pour déblayer le terrain des abris de fortune se font sous l'oeil de migrants maintenus à distance par un cordon de policiers.

Des enfants ont tenté d'offrir des roses blanches aux forces de l'ordre qui sont restées de marbre. Des manifestants pacifiques portaient des pancartes "Pays européens, où sont les droits de l'homme?", "Ne détruisez pas notre espace de vie".

Un groupe de neuf Iraniens qui s'étaient cousu la bouche en milieu de semaine dernière en signe de protestation contre la destruction des abris, affirmant également être en grève de la faim, a rejoint ce rassemblement. Seul l'un d'entre eux exposait son visage, les autres le protégeant par un cache-nez.

Un peu plus de 2 hectares sur les 7,5 qui doivent être rasés ont déjà été démantelés depuis le 29 février, selon les autorités françaises qui ont proposé aux migrants d'être logés dans des refuges installés en France.

La partie sud de "La Jungle" abrite entre 800 et 1.000 migrants selon le gouvernement français, mais près de 3.500 d'après les associations. Selon différentes sources, entre 3.700 et 7.000 migrants au total, surtout syriens, afghans et soudanais, sont installés dans le bidonville.

Le démantèlement de la partie sud de "la Jungle" pourrait prendre "un mois, peut-être plus", selon les autorités françaises.

AFP

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