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Que va faire Moscou après les frappes occidentales en Syrie?


Des portraits du président russe Vladimir Poutine, du président syrien Bashar al-Assad et du dirigeant libanais du Hezbollah Hassan Nasrallah à Alep, au nord de la Syrie, 17 mars 2018.
Des portraits du président russe Vladimir Poutine, du président syrien Bashar al-Assad et du dirigeant libanais du Hezbollah Hassan Nasrallah à Alep, au nord de la Syrie, 17 mars 2018.

Après les frappes occidentales sur la Syrie contre son allié Bachar al-Assad, que va faire la Russie ? Une escalade militaire est peu probable et Moscou devrait se contenter de protestations diplomatiques, selon les experts.

Dans une première réaction, le président Vladimir Poutine a vivement dénoncé les frappes, mais il n'a annoncé aucune mesure particulière de rétorsion, se bornant à demander la convocation d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU.

Escalade militaire peu probable

"Je ne crois pas à une escalade (entre la Russie et les Etats-Unis). L'objectif principal était de faire une démonstration de force, mais Washington a assez soigneusement choisi ses cibles pour que la situation n'échappe pas à tout contrôle", estime l'expert en géopolitique russe Fiodor Loukianov, interrogé par l'agence TASS.

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Une opinion partagée par le responsable de l'Institut du dialogue des civilisations, Alexeï Malachenko: "Nous n'entendons rien concernant d'éventuelles frappes de riposte. Ce thème n'est pas d'actualité. A peu près tout le monde est d'accord pour dire qu'une réponse militaire de la Russie est impossible, cela serait très dangereux et pourrait aboutir à un résultat contraire à celui recherché".

"Une réponse à caractère militaire n'est pas envisagée", estime aussi Alexandre Choumiline, du Centre d'analyse des conflits du Proche-Orient à l'Institut des Etats-Unis et du Canada.

Pour M. Choumiline, interrogé par l'AFP, "les frappes occidentales ont été précises, aucun dommage n'a été infligé à la Russie ou à des citoyens russes. C'est pourquoi on ne peut répondre que dans le domaine politique, dans l'information et la propagande".

Protestations purement diplomatiques

"Il n'y a pour le moment qu'une réponse possible de la part de la Russie: la condamnation, une convocation du Conseil de sécurité de l'ONU, des protestations... Difficile de faire plus", renchérit M. Choumiline.

"Il va y avoir beaucoup de bruit, de nombreuses déclarations, mais aucune action concrète. De fait, la Russie ne peut rien faire. Il y aura une réaction de la Russie à l'ONU, mais cela n'a aucune importance", considère M. Malachenko, pour qui "la Russie a perdu la face".

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Le responsable du Comité des affaires internationales au Conseil de la Fédération, la chambre haute du Parlement, Konstantin Kossatchev, avait donné le ton, dans l'une des premières réactions russes après les frappes: "La réponse, en tous cas tant que nos bases militaires en Syrie ne sont pas touchées, doit être non pas militaire mais dans le domaine du droit, en commençant par une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU".

Avec AFP

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