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Frontières extérieures de Schengen : l'UE donne à la Grèce jusqu'au 26 avril pour détailler ses mesures


Un migrant renvoie une canette de gaz lacrymogène vers la police macédonienne lors d'une manifestation près du poste-frontière grec d'Idomeni, le 10 avril 2016.
Un migrant renvoie une canette de gaz lacrymogène vers la police macédonienne lors d'une manifestation près du poste-frontière grec d'Idomeni, le 10 avril 2016.

La Commission européenne a donné mardi à la Grèce jusqu'au 26 avril pour préciser les mesures devant pallier aux "graves défaillances" qui lui sont reprochées dans la gestion des frontières extérieures de l'espace Schengen, face à un afflux exceptionnel de migrants.

Cette nouvelle échéance imposée à Athènes constitue un nouveau point d'étape avant que la Commission ne délivre son verdict le 12 mai sur le plan d'action que les Grecs ont été sommés de présenter pour mieux protéger l'espace de libre circulation de Schengen.

Si la Commission constatait en mai que les "défaillances" grecques persistent, elle déclencherait une procédure inédite pouvant autoriser certains pays à prolonger les contrôles aux frontières intérieures de Schengen pour une période allant jusqu'à deux ans.

En revanche, si la Grèce corrige ces "manquements", cela "permettra de lever les contrôles réintroduits à titre exceptionnel aux frontières intérieures" par plusieurs pays de l'UE, selon la Commission, qui a fixé comme objectif un retour à la normale "avant la fin de l'année".

Dans un rapport publié mardi, l'exécutif européen relève que "la Grèce a accompli d'importants progrès" ces derniers mois, mais il considère que "davantage de détails et/ou de précisions s'imposent pour plusieurs des mesures proposées, afin de pouvoir évaluer et contrôler correctement leur mise en oeuvre".

La Commission regrette notamment "l'absence de calendriers détaillés pour l'exécution des mesures" et "un manque d'informations relatives aux autorités chargées de mettre en oeuvre les recommandations" de l'UE. Elle appelle donc la Grèce à fournir ces éléments et précisions supplémentaires "d'ici le 26 avril".

La Grèce "doit satisfaire à l'ensemble des recommandations du Conseil et de la Commission pour faire face à la pression sans précédent qui s'exerce sur les frontières extérieures de l'Europe", a insisté le commissaire européen en charge des migrations, Dimitris Avramopoulos, cité dans un communiqué.

"La Commission continuera d'apporter son soutien à la Grèce et compte sur les États membres pour qu'ils fassent de même", a-t-il néanmoins ajouté.

Aider Athènes passe notamment, pour la Commission, par une réelle application du plan de répartition dans l'UE de réfugiés déjà arrivés en Grèce, où la situation humanitaire ne cesse de se dégrader. "Seules 208 personnes supplémentaires ont été relocalisées" depuis la mi-mars, alors que l'exécutif européen avait fixé un objectif de 6.000 transferts lors de cette période.

Au total, sur les 160.000 réfugiés que les Etats membres se sont engagés il y a plus de six mois à se répartir depuis l'Italie et la Grèce, seulement 1.145 l'ont été effectivement.

"Selon les dernières informations disponibles, entre 35 000 et 40 000 migrants présents en Grèce pourraient prétendre à une relocalisation" dans un autre pays européen, a indiqué la Commission, appelant les Etats membres à respecter leurs engagements d'accueil.

"Les États membres doivent également accélérer et intensifier leur action en matière de réinstallation" de réfugiés dans l'UE depuis des pays tiers, comme la Turquie, "pour pouvoir bloquer effectivement les accès dérobés qui mènent à des routes migratoires illégales et dangereuses", a prôné M. Avramopoulos.

Avec AFP

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