Le groupe Etat islamique (EI) a confirmé lundi sur sa radio la revendication du massacre d'Orlando, la pire fusillade qu'aient connue les Etats-Unis faisant 50 morts et 53 blessés. Une première revendication était parvenue dès dimanche par une agence de presse liée aux jihadistes.
Après New York, Londres puis Paris vont rendre hommage aux victimes de la fusillade la plus meurtrière qu'aient connu les Etats-Unis faisant 50 morts et 53 blessés.
Le FBI avait identifié, dès dimanche, Omar Seddique Mateen, âgé de 29 ans et né à New York, comme l'auteur de l'attaque qui a frappé la boîte de nuit gay Pulse, dans cette ville de Floride surtout connue pour ses parcs d'attraction.
Quelques minutes avant de perpétrer son attentat, il a appelé les services d'urgence pour faire "allégeance" au groupe Etat islamique, a indiqué dimanche le FBI.
Un des blessés, Angel Colon Jr, a décrit à son père un agresseur maître de lui-même, qui a agi avec méthode.
"Il passait devant chaque personne au sol et lui tirait dessus, pour être sûr qu'elle était morte", a expliqué, à la sortie de l'hôpital Orlando Regional Medical Center, Angel Colon, qui porte le même nom que son fils.
Le déroulement n'est pas sans rappeler celui de l'attentat du Bataclan, à Paris, le 13 novembre, avec une prise d'otages conclue par un assaut.
Dans la nuit de dimanche à lundi, les autorités ont actualisé la liste des victimes décédées et identifiées, qui ne compte encore que 10 noms alors qu'il est établi que l'attentat a fait au moins 50 morts et 53 blessés.
Interrogé trois fois par le FBI
A Orlando, les premiers rassemblement ont eu lieu dimanche, notamment dans une église en présence du gouverneur Rick Scott, mais d'autres, plus conséquents, sont attendus lundi.
Profondément affectée, l'association de défense des droits de la communauté LGBT (lesbienne, gay, bisexuel et transgenre) Equality Florida a notamment annoncé un rassemblement lundi soir, au bord du lac Eola, l'un des très nombreux plans d'eau dans la région.
Quelque 1.500 personnes ont annoncé sur la page Facebook de l'association qu'elles seraient présentes.
OneBlood, organisme de collecte de sang, a indiqué ne plus avoir besoin de dons pour l'instant, après l'afflux de volontaires.
A mesure que l'urgence des premières heures se dissipe, tous les regards se tournent vers l'enquête ouverte par le FBI pour "acte de terrorisme".
Elle doit maintenant tenter de déterminer si Omar Seddique Mateen a agi seul ou sur ordre et comprendre son parcours vers un passage à l'acte.
Dimanche, un responsable du FBI, Ronald Hopper, a indiqué que le suspect avait été interrogé à trois reprises par la police fédérale dans le cadre de deux enquêtes.
La première, en 2013, était liée à des propos radicaux qu'il aurait tenus sur son lieu de travail, l'entreprise britannique G4S, l'une des plus importantes sociétés de sécurité au monde.
Après enquête auprès de collègues, le FBI avait classé le dossier.
Un an plus tard, nouvel interrogatoire au sujet de ses liens avec Moner Mohammad Abusalha, un Américain de Floride qui a rejoint le groupe Etat Islamique avant de mourir dans un attentat suicide au camion piégé, en mai 2014.
Le FBI a alors estimé que le contact entre les deux hommes était "minimal" et ne "constituait pas une relation significative ou une menace", a expliqué Ronald Hopper.
"Il n'y avait rien qui permettait de maintenir l'enquête ouverte", a-t-il insisté.
Laissé libre, sans antécédents judiciaires, Omar Mateen disposait de deux licences et a pu acheter, quelques jours avant l'attaque, une arme de poing et une arme longue.
Le candidat républicain à la présidentielle, Donald Trump, a estimé que l'attentat validait sa proposition d'interdire aux musulmans d'entrer sur le territoire américain.
"Depuis le 11-Septembre, des centaines de migrants et leurs enfants ont été impliqués dans le terrorisme aux Etats-Unis", a-t-il affirmé dans un communiqué.
En écho, le président républicain de la Chambre des représentants, Paul Ryan, a déclaré: "Nous devons être lucides sur qui est l'auteur. Nous sommes une nation en guerre contre les terroristes islamistes".
Le débat s'orientait également sur le sujet récurrent du contrôle des armes aux Etats-Unis.
Pour le président américain Barack Obama, cette attaque est "un nouveau rappel de la facilité avec laquelle quelqu'un peut obtenir une arme qui lui permet de tirer sur des gens dans une école, un lieu de culte, une salle de cinéma ou une boîte de nuit".
Avec AFP