"Depuis un certain temps, je suis devenu la cible à abattre absolument", a déclaré l'opposant lors d'une conférence de presse à Libreville. Il a accusé le pouvoir de vouloir "instrumentaliser" la justice "pour tenter de (le) rendre inéligible".
"C'est le sens que je donne à toutes ces dérives verbales que le pouvoir tente, avec une habileté machiavélique, d'attribuer aux opposants déterminés", a-t-il dit.
La semaine dernière, le porte-parole du gouvernement Alain-Claude Bilie By Nzé avait menacé Jean Ping de poursuites judiciaires, après des propos selon lesquels il voulait "se débarrasser des cafards", l'accusant de vouloir provoquer "une guerre civile".
Dans un extrait vidéo datant de mars, qui a créé une large polémique dans la presse gabonaise et sur les réseaux sociaux, l'opposant lançait lors d'une tournée en province: "Quand on s'en va dans une bataille comme celle-là (ndlr: la présidentielle), on va au cimetière, on dit aux morts +on s'en va à la guerre, levez-vous et accompagnez-nous!+"
"Il s'agit d'une véritable expédition pour nous débarrasser des cafards", avait-il poursuivi.
Jean Ping a qualifié vendredi cette vidéo de "montage grossier et indigne" affirmant avoir, de son côté, demandé à ses avocats "d'engager une action en justice contre ces personnes sans scrupules qui ne reculent devant rien et sont prêts à tout pour se maintenir au pouvoir".
L'élection présidentielle, qui doit avoir lieu entre août et octobre, opposera le président sortant Ali Bongo Ondimba, candidat à un deuxième mandat, à plusieurs personnalités de l'opposition comme Jean Ping, l'ex-président de l'Assemblée nationale Guy Nzouba Ndama ou l'ex-Premier ministre Raymond Ndong Sima.
Si la campagne n'a pas encore officiellement commencé, les polémiques et invectives par voie de presse entre pouvoir et opposants se multiplient depuis plusieurs semaines.
Avec AFP