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Gabon : la grève à la fonction publique se durcit


Une manifestation à Libreveille, au Gabon
Une manifestation à Libreveille, au Gabon

La grève générale des fonctionnaires gabonais a été reconduite lundi, a annoncé la coalition syndicale Dynamique unitaire lors d'une assemblée générale à Libreville.

A l'appel d'une vingtaine de syndicats de la fonction publique, notamment de l'éducation nationale et de la santé, les fonctionnaires sont entrés en grève début février pour réclamer des revalorisations salariales.

Lundi, des centaines de personnes se sont retrouvées dans la cour bondée de l'école publique Martine Oulabou, où les fonctionnaires ont entamé l'hymne national malgré une pluie battante.

"Nous sommes là pour mobiliser les troupes, la grève continue. Tant que le gouvernement n'accède pas à nos revendications, nous campons sur nos positions", a affirmé à l'AFP Simon Ndong Edzo, délégué général d'un des principaux syndicats d'enseignants, la Conasysed.

"Cette fois-ci ils (le gouvernement) ne nous auront pas! Ce qu'on veut c'est l'augmentation des salaires et on tiendra le temps qu'il faudra", a affirmé Rosalie Nze, professeur au lycée technique d'Owendo.

"La vie est tellement chère ici! Quand le prix des denrées augmente, notre salaire ne suit pas: en deux ans, j'ai eu 10.000 francs CFA (15 euros) d'augmentation", s'est agacée la quinquagénaire.

Etablissements secondaires et supérieurs sont quasiment à l'arrêt depuis plus d'un mois, faisant planer la menace d'une année blanche pour les élèves gabonais.

Dans plusieurs hôpitaux, un service minimum a été mis en place, tandis que de nombreuses administrations, comme le ministère des Travaux publics (TP), tournent au ralenti.

"Aux TP, 70% du personnel sont des salariés non permanents qui n'ont droit à rien, alors qu'ils travaillent là depuis 4 ans, 5 ans, parfois plus", a déclaré le secrétaire général du syndicat de la Force ouvrière des travaux publics, Jean-Florent Lewanda.

Les fonctionnaires réclament notamment le relèvement du point d'indice salarial et l'augmentation du SMIC (salaire minimum) de 80.000 francs CFA (121 euros) à 300.000 francs CFA (454 euros).

Mais après des négociations houleuses, le gouvernement a rejeté ces deux derniers points, affirmant que de telles dépenses seraient "insoutenables pour le bon fonctionnement de l'Etat" et les renvoyant à l'arbitrage du président Ali Bongo Ondimba.

La semaine dernière, le président Bongo a appelé à la reprise des cours, affirmant avoir accédé aux principales revendications des enseignants - notamment le versement d'une prime d'incitation à la performance promise depuis des mois par le gouvernement et l'instauration d'un "nouveau système de rémunération" aux contours encore flous.

En cas de non-reprise du travail, il a demandé au gouvernement de ne pas payer les jours de grève.

VOA/AFP

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