"Nous lancons ce comité pour intensifier la mobilisation. Les autorités ne font rien, les procédures ne sont pas suivies. Il y a un climat d'omerta autour de ces prisonniers politiques. C'est le désarroi", a déclaré jeudi à l'AFP Georges Mpaga, président du ROLBG, plateforme qui regroupe une vingtaine d'ONG gabonaises.
Le comité dresse la liste de 29 personnes qu'il estime être détenues pour raisons politiques, parmi lesquelles l'ex-député Bertrand Zibi Abeghe, détenu après avoir été arrêté le 31 août 2016 au QG de l'opposant Jean Ping pour "trouble à l'ordre public".
Selon le comité, trois autres personnes sont aujourd'hui portées disparues. "On ne sait pas où sont Jocelyn Bame Nsimoro, Alain Mbela Obiang et Armel Mouendou, leurs proches les cherchent", a déclaré M. Mpaga.
La liste du comité de 29 personnes détenues pour des raisons politiques et des 3 disparus "n'est pas exhaustive", selon la même source qui ajoute : "De nombreuses familles cherchent leurs parents, on veut dénoncer cette situation".
Il y a "des procédures en cours d'information judiciaire et revêtues du secret de l'instruction", a réagi le procureur de la République gabonaise, Steeve Ndong Essame Ndong, qui se refuse à tout commentaire sur ces procédures.
Selon le code de procédure pénale, la durée de la détention préventive au Gabon ne peut excéder six mois en matière correctionnelle, et un an en matière criminelle. Le code spécifie toutefois que cette durée de détention préventive peut être extensible, "si le maintien de la détention apparaît spécialement motivée d'après les éléments de la procédure".
Le Gabon, qui vient d'adopter une nouvelle Constitution mercredi, se prépare à des élections législatives qui doivent se tenir avant fin avril, selon le gouvernement. Prévues initialement en décembre 2016, elles ont été reportées deux fois.
Avec AFP