"C'est à la commission électorale que le problème se pose. Nous demandons le recomptage des voix bureau de vote par bureau de vote" pour la province du Haut-Ogooué, a déclaré René Ndemezo Obiang, coordonnateur de la campagne de Jean Ping, à la presse à la veille de la date-butoir du dépôt de recours devant la cour constitutionnelle.
"Nous verrons", a répondu M. Ndemezo Obiang à la question de savoir si Jean Ping déposerait un recours d'ici à la date-butoir jeudi à 16h00 (15h00 GMT).
VOA Afrique a posé la même question par téléphone mercredi à Jean Ping, qui a simplement répondu "On y pense ", ajoutant toutefois au cours d'un interview "La Cour a affaire à des contentieux après. Le problème vient de la commission électorale (...) C'est donc là qu'il faut d'abord régler les problèmes, et nous sommes en train de les examiner."
Quand à la question de savoir ce qu'il attendait de la délégation de l'Union Africaine et l'Onu devant se rendre prochainement à Libreville, M. Ping a répondu "qu’elle dise le droit et que la vérité des urnes soit reconnue."
"Si la communauté internationale ne fait pas cela, c'est l'équivalent d'une non assistance à peuple en danger", a-t-il ajouter avant de conclure "Nous avons affaire à un Etat voyou."
Les opposants demandent à recompter les voix bureau de vote par bureau de vote dans l'une des neuf provinces du Gabon, le Haut-Ogooué, fief de la famille Bongo où le président a obtenu plus de 95% des voix pour plus de 99% de participation, lui permettant de remporter la présidentielle d'une courte tête.
Une grande partie des opposants ne font aucune confiance à la Cour constitutionnelle qui a quinze jours pour trancher, estimant que sa présidente est trop proche du pouvoir.
Alors que l'opposition réclame un nouveau comptage des résultats, M. Bongo a de nouveau invité son rival Jean Ping à se tourner vers la cour constitutionnelle, mettant en avant la loi électorale gabonaise.
"En ce qui concerne le recomptage, ceci est prévu dans le cadre de la loi et se fait au niveau de la Cour constitutionnelle", a déclaré M. Bongo à la radio privée française RTL.
L'opposition affirme par ailleurs que "17 compatriotes ont péri lors de l'attaque contre le QG de Jean Ping menée (...) par la garde prétorienne d'Ali Bongo Ondimba", selon M. Ndemezo Obiang.
Selon le gouvernement, l'ensemble des troubles a fait trois morts , sept selon le comptage de l'AFP. "Nous nous comptons entre 50 et 100 morts", a affirmé à VOA Afrique Jean Ping.
Avec AFP