L'un de ces journalistes, le photographe indépendant Alagie Manka, arrêté le 10 novembre pour avoir pris des photos "volées" de partisans du chef de l'Etat au retour de la cérémonie de son dépôt de candidature, a été relâché sans charge, a-t-on appris mercredi soir auprès des sources de sécurité et auprès de sa famille.
En revanche, le directeur général de la radiotélévision d'Etat GRTS Momodou Sabally, et le correspondant de la chaîne pour les questions agricoles Bakary Fatty, arrêtés le 8 novembre par l'Agence nationale du renseignement (NIA), étaient toujours détenus mercredi soir, sans que leurs proches ou leurs avocats aient pu leur rendre visite.
"Notre campagne est axée sur la paix et la sécurité et non pas la violence. La violence est comme un feu de forêt, on sait où elle commence mais jamais où elle s'arrête", a affirmé M. Jammeh devant ses partisans, dans des déclarations retransmises par la GRTS.
"Faisons campagne pacifiquement, votons pacifiquement, puis célébrons notre victoire", a-t-il dit.
"Tout le monde peut voter pour le candidat de son choix. Personne ne doit être forcé à voter pour moi", a assuré le président sortant, qui dirige le pays d'une main de fer depuis 1994, en lice face à un candidat unique de l'opposition, Adama Barrow, et un ancien député du parti au pouvoir, Mama Kandeh.
Human Rights Watch (HRW), qui a mis en doute l'équité du scrutin en raison de la répression de l'opposition, a dénoncé mercredi les récentes arrestations de journalistes.
"L'arrestation par le gouvernement gambien de trois journalistes avant le début de la campagne pour l'élection présidentielle risque d'avoir un effet paralysant sur la capacité des médias à couvrir cette élection honnêtement", a souligné HRW dans un communiqué.
La Fédération internationale des journalistes (FIJ) a également exprimé son inquiétude, appelant les autorités à "assurer la liberté de la presse et la sécurité des journalistes pendant la couverture de la campagne ainsi que l'ensemble du processus électoral".
Avec AFP