Cet engagement des acteurs politiques gambiens est pris à moins de huit mois de l'élection présidentielle, alors qu'une trentaine d’opposants et défenseurs des droits de l’homme sont en détention pour avoir réclamé des réformes politiques et protesté contre la mort de leurs camarades dans le cachot de services de renseignement.
Le communiqué conjoint a été signé en présence de diplomates.
Omar Jallow, secrétaire général du Parti progressiste du peuple (PPP, opposition), un des signataires, confirme qu’il s’agit d’un engagement à des activités politiques "pacifiques et à la tenue d'élections libres".
"Le parti au pouvoir, l'APRC (Alliance pour la réorientation et la construction patriotique), et tous les partis de l'opposition, y compris l'UDP (Parti démocratique uni) et le PPP (Parti progressiste du peule), ont signé le communiqué conjoint publié par le comité multipartite", a affirmé M. Jallow.
Ce comité, créé en 2006 et qui était en sommeil depuis 2012, a été réactivé en mars.
Sa réunion du 22 avril s'est tenue en présence du représentant résident de l'ONU, des ambassadeurs de l'Union européenne et des Etats-Unis, ainsi que de responsables de la Commission électorale, "à titre d'observateurs", selon le texte, dont l'AFP a vu une copie.
Au terme de cette rencontre destinée à réexaminer les statuts du comité et à s'assurer qu'ils sont respectés à moins de huit mois de l'élection présidentielle, les participants ont convenu de se réunir "pour redynamiser et restructurer le comité multipartite pour promouvoir des activités pacifiques des partis politiques et la tenue d'élections libres, justes et transparentes", d'après le communiqué.
Le chef de l'Etat Yahya Jammeh, au pouvoir depuis 1994, a été investi par l'APRC comme son candidat au scrutin présidentiel de décembre.
Les partis signataires prévoient également de créer une structure spéciale au sein du comité, chargée "d'engager le dialogue avec toutes les autorités civiles et de sécurité pour résoudre les tensions politiques actuelles et prévenir de futures tensions".
Cette annonce intervient alors que 37 personnes, dont le chef de l'UDP, Ousainou Darboe, sont jugées à Banjul pour six chefs d'accusation, dont rassemblement illégal et incitation à la violence.
Une partie des accusés a été arrêtée le 14 avril, après un rassemblement pour réclamer des réformes politiques, et les autres le 16, après une manifestation contre la mort en détention d'un opposant - appréhendé parmi le premier groupe - annoncée par son parti et des défenseurs des droits de l'Homme.
Selon M. Jallow, le comité multipartite tentera d'obtenir l'abandon par le parquet des poursuites contre les membres de l'UDP.
Avec AFP