Lors d'une conférence à Washington, l'ancien dirigeant de la banque d'affaires Goldman Sachs, qui a démissionné avec fracas en mars de sa fonction à la Maison blanche parce qu'il s'opposait aux initiatives protectionnistes du président Donald Trump, a réitéré avec force sa position jeudi.
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"Si on finit par avoir une bataille des droits de douane, on aura de l'inflation et un gonflement de la dette des ménages", a déclaré M. Cohn. "On a tous les ingrédients historiques conduisant à un ralentissement économique", a-t-il prédit.
Sa position s'est faite l'écho d'un avis du FMI publié le même jour qui craint que les mesures protectionnistes américaines ne perturbent l'économie mondiale.
Dans une guerre commerciale "il n'y a pas de vainqueur (...) mais des perdants des deux côtés", a ainsi affirmé la directrice générale du FMI Christine Lagarde.
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Pour sa part, Gary Cohn, qui a été l'instigateur des réductions d'impôts promues par l'administration Trump, a ajouté jeudi que la guerre commerciale pourrait effacer les gains de croissance que l'économie américaine doit tirer de cette relance budgétaire.
"J'ai toujours dit que le déficit commercial n'avait pas d'importance. En fait, cela aide l'économie", a-t-il martelé.
Après sa démission du Conseil national économique (NEC) de la Maison blanche, l'ex-banquier libéral a été remplacé par Larry Kudlow, un ancien chroniqueur économique vedette.
Lui aussi initialement était opposé à la stratégie des tarifs douaniers pour faire baisser le déficit commercial mais il a modifié sa position depuis.
Lundi, après avoir assisté à un sommet du G7 très tendu au Canada à propos du bras de fer commercial entre les Etats-Unis et leurs partenaires, M. Kudlow, 70 ans, a souffert d'un accident cardiaque et été hospitalisé. Il est sorti de l'hôpital mercredi et devrait rependre rapidement sa mission commencée il y a trois mois, a assuré la Maison blanche.
Avec AFP