Les 3.076 "crimes de haine" signalés à la police entre le 16 et le 30 juin représentent une hausse de 42% par rapport à la même période en 2015.
Un pic de 289 cas a été enregistré le 25 juin, soit deux jours après le référendum ayant conduit au Brexit, la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.
"Cette hausse est inacceptable", a commenté Mark Hamilton, le président de la commission chargée des "crimes de haine" dans la police.
La notion de "crime de haine", qui peut aller d'insultes et de crachats jusqu'à des agressions physiques, s'applique aux victimes agressées pour leur appartenance réelle ou supposée à un groupe présentant un caractère spécifique, comme la race, la religion ou l'orientation sexuelle.
Plusieurs incidents xénophobes, visant notamment la communauté polonaise, avaient suscité une vive émotion au Royaume-Uni et le Premier ministre David Cameron avait condamné ces actes devant le Parlement.
"De nombreuses communautés ont très peur au Royaume-Uni", a souligné vendredi depuis Paris le leader de l'opposition travailliste, Jeremy Corbyn, en dénonçant un "climat d'intolérance, de xénophobie et de racisme" depuis le référendum.
Nils Muizniek, le commissaire des droits de l'Homme au Conseil de l'Europe, a également déploré "un énorme pic du discours de haine" envers les migrants "au plus haut niveau de la classe politique britannique" vendredi à Athènes, en rappelant que le Conseil de l'Europe avait envoyé un rapport au gouvernement britannique sur ce sujet.
Jeudi, le Parlement de Westminster à Londres a été brièvement bouclé après la découverte d'un colis suspect contenant une poudre blanche et une lettre d'insultes envers un membre musulman de la chambre des Lords.
"J'ai déjà reçu des lettres d'insultes, des courriers racistes ou islamophobes, mais jamais avec de la poudre blanche. Quelques semaines après le meurtre de notre collègue Jo Cox, c'est effrayant", a déclaré à l'AFP Lord Nazir Ahmed, faisant référence à l'assassinat en pleine rue le 16 juin de la députée travailliste pro-UE par un homme de 52 ans lié à l'extrême droite.
Plusieurs mosquées ont indiqué vendredi avoir reçu des lettres similaires.
Avec AFP