Six mois de campagne digitale pour l’égalité des filles est le nouvel engagement du Réseau ouest africain des jeunes femmes leaders (Roajelf) qui participe aux côtés de Plan International Bénin au mouvement mondial "Girls Get Equal".
Il s’agit d’une action pour le changement des comportements dans les communautés encore assises sur de nombreux stéréotypes présentant la femme comme inférieure.
Cette campagne a notamment pour objectif de sensibiliser les populations sur les actes et autres propos dégradants qui favorisent les inégalités entre filles et garçons.
Pour la présidente du Roajelf, cette campagne était plus que nécessaire quand on sait que les inégalités commencent dès le bas âge. Marielle Degboé a surtout insisté sur les facteurs socioculturels, qui sont de véritables obstacles à la réussite totale des actions menées par l'organisation.
"Nous ne sommes pas forcément différents et nous sommes tous humains", souligne-t-elle. "Lorsqu'on arrive à porter ce regard sur la jeune fille que nous sommes ou les jeunes filles avec qui nous travaillons, on n'a pas besoin de faire remarquer que l'inégalité soit flagrante même si les traditions culturelles ne nous favorisent pas toujours".
Les six mois de campagne digitale permettront au Roajelf d’engager toutes les couches sociales, à commencer par les jeunes, à travers les différentes plateformes les plus utilisées.
Les thématiques d’engagement iront des violences à l’école aux grossesses non désirées en passant par le mariage précoce, la déscolarisation, la traite des personnes, les abus sexuels sur mineurs, la question des menstruations et l’épanouissement et le bien être des filles.
Selon Plan International Bénin, cette campagne est une opportunité à saisir pour que la chance de se faire valoir soit donnée aux filles .
Paul Karl Frederick, représentant résidant de Plan International Bénin, soutient qu'il est temps "de donner une nouvelle opportunité et surtout d'établir de nouvelles règles, créer une terre nouvelle qui permet la participation des filles au Bénin, à la Cédéao, dans mon pays en Haïti ou encore dans d'autres parties du monde".
Depuis sa création il y a dix ans, le Roajelf s'est donné pour objectif de contribuer à l'épanouissement de la femme au sein de la société. Cette campagne digitale s'inscrit dans cette logique.
"La campagne digitale 'Girls get equal' vient à point nommé pour situer la jeune fille de par son développement", souligne Tamia Koko, représentants du Roajelf en Côte d'Ivoire.
"Ensemble, nous allons réfléchir sur les différentes thématiques qu'on voudrait aborder dans le cadre de cette campagne", précise Irmine Ayihounton, représentante du Roajelf au Bénin, ajoutant espérer qu'elle permettra "réellement d'améliorer les conditions de la jeune fille dans l'espace Cédéao".
Les réalités socio-culturelles ne facilitent pas le combat et les critiques se font aussi sur certaines stratégies adoptées par les associations de défense des droits des filles et des femmes.
Le sociologue Moulero Amouzouvi estime que "dans cette lutte qui est un processus de longue haleine, le problème n'est pas de dire 50%, égalité, parité. Responsabiliser la femme aujourd'hui est le seul moyen pour elle de s'imposer à l'homme".
Plusieurs hashtags sont créés pour booster la campagne qui vise à dénoncer toute forme de sexisme et à plaider pour l’égalité des filles, comme notamment #GirlsGetEqual, #Notdifferent ou encore #Roajelf4GirlsRights.
Plan International Bénin et le Roajelf disent espérer que cette campagne digitale "Girls get equal" parviendra à repousser les inégalités dont sont victimes les filles.