Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un "a exprimé sa grande satisfaction à posséder un autre puissant moyen d'attaque nucléaire qui renforce la formidable puissance du pays", selon l'agence de presse officielle KCNA.
L'engin, tiré dimanche d'une base aérienne de l'ouest de la Corée du Nord, a parcouru environ 500 kilomètres vers l'Est avant de tomber en mer du Japon (appelée mer Orientale par les Nord-Coréens), selon le ministère sud-coréen de la Défense.
Sur des photographies publiées par KCNA, on voit le missile s'élancer dans le ciel. Kim Jong-Un assiste tout sourire à l'événement sous les encouragements de dizaines de soldats et de scientifiques.
Le numéro un nord-coréen a "personnellement guidé" les préparatifs du test, qui concernait, a dit l'agence, "un missile sol-sol de moyenne à longue portée Pukguksong-2", un "nouveau système d'armements stratégiques de style coréen".
Son moteur utilise du combustible solide, a ajouté KCNA. Cela raccourcit considérablement le temps de ravitaillement comparé aux missiles alimentés par du combustible liquide, a dit Yun Duk-Min, analyste à l'Institut des Affaires étrangères et de la sécurité de Séoul.
Avancées et scepticisme
Ces missiles sont plus difficiles à détecter préalablement à leur lancement par les satellites de surveillance, a-t-il expliqué. "Cela laisse peu de temps de préavis, si bien qu'ils représentent une plus grande menace pour l'adversaire".
C'est la première fois que la Corée du Nord parle du Pukguksong-2. En août cependant, le Nord avait déclaré avoir mené un tir d'essai de Pukguksong-1 (qui signifie "Etoile du nord") à partir d'un sous-marin.
Kim Jong-Un avait alors affirmé que ce missile, lancé en direction du Japon, mettait le Pacifique et le continent américain à portée du feu nucléaire nord-coréen.
Selon un responsable de l'état-major sud-coréen interarmées, la Corée du Nord semble avoir fait appel à la technologie du "lancement froid" pour tirer le Pukguksong-2 -- déjà utilisée en 2016 pour un test de missile mer-sol balistique stratégique (MSBS).
Le missile est éjecté initialement par une cartouche de gaz avant que le moteur ne s'allume, technique jugée plus sûre et plus facile à masquer.
Le Nord a plusieurs fois revendiqué par le passé des avancéesmilitaires qui ont laissé les analystes sceptiques. Il affirme avoir mis au point un missile balistique intercontinental (ICBM) mais n'en a pour l'instant pas testé.
Le missile à la portée la plus longue essayé par Pyongyang est le Musudan, engin de portée intermédiaire capable en théorie d'atteindre les bases militaires américaines sur l'île de Guam, dans le Pacifique. La plupart des essais se sont soldés par des échecs.
'Provocation armée'
D'après Séoul, le tir de dimanche, premier du genre depuis le mois d'octobre, était destiné à tester la réaction du nouveau président américain Donald Trump. Celui-ci a promis au Japon, allié régional clé de Washington, son soutien "à 100%".
Le tir "vise à attirer l'attention mondiale sur la Corée du Nord en se vantant de ses capacités nucléaires et dans le domaine des missiles", a jugé le ministère sud-coréen de la Défense.
"On estime aussi qu'il s'agissait d'une provocation armée destinée à tester la réaction de la nouvelle administration américaine dirigée par le président Trump".
Les Etats-Unis, le Japon et la Corée du Sud ont réclamé une réunion en urgence du Conseil de sécurité des Nations-Unies, laquelle aura lieu lundi vers 22h00 GMT.
Le Premier ministre japonais Shinzo Abe, en visite aux Etats-Unis et dont le pays serait en première ligne d'une attaque nord-coréenne, a jugé le tir de dimanche "absolument intolérable".
Les résolutions de l'ONU interdisent à la Corée du Nord tout programme nucléaire ou balistique. Depuis le premier essai nucléaire nord-coréen de 2006, le régime a essuyé six volées de sanctions qui ne l'ont guère dissuadé d'abandonner des ambitions militaires qu'il assure défensives.
En 2016, le Nord a mené deux essais nucléaires et tiré une vingtaine de missiles balistiques dans sa quête des technologies qui mettraient le territoire des Etats-Unis à portée de ses missiles nucléaires.
Avec AFP