Kim Jong Un a achevé jeudi une visite surprise de quatre jours en Chine, son principal soutien diplomatique et économique, qui lui a réservé une nouvelle fois un accueil en grande pompe dans le cadre fastueux du Palais du peuple à Pékin.
L'homme fort de Pyongyang, venu en train comme à son habitude, y a promis de faire en sorte que son deuxième sommet avec Donald Trump débouche sur des "résultats" qui répondront aux attentes de la communauté internationale, selon un compte rendu de l'agence Chine nouvelle.
Xi Jinping a de son côté appelé Nord-Coréens et Américains à "faire un pas l'un vers l'autre", soulignant qu'une "rare chance historique" s'offrait pour parvenir à un règlement politique dans la péninsule coréenne. Il "s'est félicité des mesures positives" prises par Pyongyang", selon la même source.
Simultanément, l'agence officielle nord-coréenne KCNA a annoncé que M. Kim avait fait part à M. Xi de "sa préoccupation en raison de l'impasse" dans ses relations avec les Etats-Unis..
"La position de principe" de Pyongyang visant à "parvenir à une solution pacifique par le dialogue reste inchangée", a cependant assuré Kim Jong Un.
- "Mesures audacieuses" -
La venue en Chine du numéro un nord-coréen -- la quatrième en moins d'un an -- s'est déroulée à l'heure où un deuxième sommet Kim-Trump est en préparation à une date et dans un lieu inconnus, après une première rencontre historique à Singapour en juin dernier.
De l'avis de nombreux experts, Chinois et Nord-Coréens ont cherché à Pékin à rapprocher leurs positions avant ce nouveau rendez-vous avec l'hôte de la Maison Blanche.
Ce dernier a indiqué dimanche que Washington et Pyongyang négociaient le lieu de leur rencontre. Et le président sud-coréen Moon Jae-in a déclaré jeudi que le passage à Pékin de M. Kim était le signe que le sommet était "imminent".
La Corée du Nord doit prendre "davantage de mesures audacieuses, pratiques vers la dénucléarisation", a cependant averti M. Moon, alors que les discussions entre Pyongyang et Washington sur les armes nucléaires nord-coréennes sont dans l'impasse depuis le sommet de Singapour.
Les Etats-Unis martèlent que les sanctions économiques doivent être maintenues tant que le Nord n'aura pas renoncé à son arsenal atomique. Pyongyang exige leur allègement immédiat et veut des garanties sur sa sécurité en échange de l'abandon de ses armes stratégiques.
La Chine, tout comme la Russie, souhaite également que la communauté internationale assouplisse ces sanctions.
- Pas de paix -
La Corée du Nord "continuera à adhérer à sa position en faveur de la dénucléarisation et d'un règlement de la question de la péninsule coréenne par le dialogue et les consultations", a promis Kim Jong Un, selon Chine nouvelle.
Mais le sens que donne Pyongyang au concept de "dénucléarisation de la péninsule" pose problème à Washington si cela doit s'accompagner d'un départ des troupes américaines basées en Corée du Sud.
Aucun traité de paix n'a été signé au terme de la guerre de Corée (1950-1953), la péninsule restant divisée entre deux Etats techniquement en guerre.
"M. Kim a émis l'espoir que les parties en présence attachent une grande importance aux préoccupations légitimes de la Corée du Nord et y répondent positivement, tout en travaillant ensemble à une solution globale de la question de la péninsule coréenne", a indiqué Chine nouvelle.
Au début de l'an dernier, après avoir échangé menaces et insultes, MM. Kim et Trump ont amorcé un réchauffement spectaculaire. Pékin s'est également rapproché de Pyongyang après avoir appliqué à son encontre les sanctions internationales.
Au fil des ans, la Corée du Nord a effectué six essais nucléaires et mis au point des missiles balistiques qui, selon des experts, seraient désormais capables d'atteindre le territoire continental des Etats-Unis.
Avec AFP