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Grève dans l'audiovuisuel public pour plus au Gabon


L'entrée de l'Institut africain d'informatique à Libreville, Gabon, le 7 avril 2018
L'entrée de l'Institut africain d'informatique à Libreville, Gabon, le 7 avril 2018

Des centaines de salariés et collaborateurs de l'audiovisuel public gabonais sont en grève depuis lundi, réclamant plus de liberté dans le traitement de l'information et le paiement d’arriérés de salaires de nombre d'entre eux.

"Depuis environ trois ans, on remarque une ingérence ; il n'y a pas de libre accès équitable à toutes les opinions sur les médias publics", a indiqué à l'AFP Edgard Ndziembi Doukaga, vice-président du syndicat des professionnels de la communication, le Syprocom.

Selon lui, "les rédactions peuvent recevoir un ordre du ministère ou du ministre pour retirer un élément" et "il nous est arrivé par exemple de retirer un reportage tourné dans un parti d'opposition".

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"A force d'apparaître comme le simple relais de la communication gouvernementale, l'audiovisuel public gabonais a non seulement perdu sa crédibilité mais également le soutien de ses journalistes", a pour sa part estimé Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique de Reporters sans frontières (RSF) dans un communiqué publié vendredi.

"RSF est très loin du Gabon, ils ne savent pas ce qu'est le milieu de la communication dans le pays. Je défends le droit d'avoir une télévision publique de qualité avec des hommes compétents", a réagi à l'AFP le ministre de la communication, Alain-Claude Bilie By Nze.

Par ailleurs, selon M. Ndziembi Doukaga, "des collaborateurs extérieurs qui peuvent être des journalistes, des techniciens, des réalisateurs, cumulent des arriérés de salaire de 7 mois à la radio et 4 mois à la télévision alors qu'ils effectuent le même travail que ceux qui sont des agents du public".

Les employés demandent également un renouvellement de leurs équipements.

"C'est la galère. Des familles sont dehors car ils n'ont plus d'argent. Certains employés habitent dans les anciens locaux de Kanal 7 (une télévision qui a fermé). Parfois nous n'avons pas de carburant pour les reportages", témoigne sous couvert d'anonymat un employé du groupe Gabon Télévision.

Le Gabon, en proie à de graves difficultés économiques, est touché par une série de grèves, de nombreux travailleurs cumulent des arriérés de salaire de plusieurs mois.

La fonction publique n'a pas été touchée par ces retards de salaire pour l'instant.

Avec AFP

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