Cette grève fait suite à plusieurs jours de manifestations, notamment de la part des fonctionnaires qui n'ont pas reçu de salaires au mois de juin, faute de liquidités.
Seuls les membres des forces de sécurité ont été payés en juin, les autres fonctionnaires ayant seulement reçu une avance sur salaire de 100 dollars.
Au moins 80% du budget de l'Etat zimbabwéen est dépensé dans le salaire des fonctionnaires, selon le gouvernement, alors que 90% de la population n'a pas d'emploi formel.
Mercredi, les rues étaient plus vides que d'ordinaire dans la capitale zimbabwéenne en raison de cet appel à la grève, manifestement suivi.
"Je ne peux aller travailler si le reste du pays ne travaille pas", estime Sybert Marumo, un électricien.
"La vie est dure et nous devons montrer au gouvernement qu'on a atteint la limite", confie-t-il à l'AFP.
Faute d'enseignants, les enfants n'étaient pas non plus à l'école, ce mercredi.
Dans le sud-est du pays, dans la ville de Masvingo, la police a dispersé des manifestants qui bloquaient des rues avec des pneus en feu.
Les communications téléphoniques, y compris Internet et le service de messagerie Whatsapp, fonctionnaient assez mal dans le pays mais les autorités ont nié être à l'origine du dysfonctionnement.
Depuis l'indépendance du Zimbabwe en 1980, le pays est dirigé d'une main de fer par Robert Mugabe, âgé de 92 ans et les manifestations sont habituellement rares.
"C'est un signe de l'effondrement de l'économie, les gens n'ont plus rien à perdre", estime Dumisani Nkomo, porte-parole de l'ONG "Coalition contre la crise au Zimbabwe".
"Nous nous dirigeons vers un point de non-retour dans le pays où les citoyens vont exprimer leur mal-être par tous les moyens", poursuit-il.
Lundi, la police a arrêté 113 chauffeurs de bus qui protestaient contre la corruption policière, a indiqué l'organisation des avocats pour les droits de l'Homme au Zimbabwe.
Certains d'entre eux ont été blessés par des chiens lâchés par la police sur les manifestants, précisent les avocats.
Vendredi dernier, 71 personnes avaient été interpellées après avoir bloqué le poste frontière de Beitbridge (sud), limitrophe de l'Afrique du Sud pour protester contre l'interdiction de l'importation de certains produits de base.
Avec AFP