A l'issue d'une assemblée générale samedi, le syndicat des enseignants et chercheurs du supérieur (SYNEC) a "décidé d'une grève illimitée dans toutes les universités jusqu'à la satisfaction de toutes nos revendications", a indiqué à l'AFP un responsable de ce syndicat, Faustin Dgigamnarbe.
"Nous avons décidé de déposer les craies et de fermer toutes les universités, les écoles normales supérieures et les instituts d'enseignement supérieur dans le pays", a-t-il précisé.
Ces enseignants protestent contre une baisse de leurs salaires depuis ce mois de janvier, conséquence de la nouvelle loi de finances 2018, qui ampute les émoluments des fonctionnaires d'une partie de leurs primes et indemnités.
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Les salaires de janvier des employés du secteur public ont commencé à être payés vendredi, et beaucoup ont vu ce salaire effectivement baisser.
Le Tchad, où près de 40% de la population de plus de 14 millions d'habitants vit sous le seuil de pauvreté, traverse depuis deux ans une sévère récession économique, conséquence de la chute des prix du baril en 2014. L'Etat a imposé des mesures d'austérité drastiques, qui suscitent une forte grogne sociale.
Mi-janvier, le gouvernement a dû suspendre un projet controversé de réduction des salaires des fonctionnaires face à l'opposition des syndicats.
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Il a maintenu cependant plusieurs articles de la nouvelle loi de finances 2018, qui prévoient, entre autres mesures d'économie, une baisse de la masse salariale des fonctionnaires.
Jeudi, les forces de l'ordre ont interdit et de facto empêché une marche d'organisations de la société civile prévue de longue date pour protester contre "la mauvaise gouvernance, les injustices de toutes sortes et les mesures anti-sociales prises par le gouvernement".
Avec AFP