"Nous sommes satisfaits parce que nos camarades ont été libérés, même si beaucoup présentent des séquelles de torture terribles", a déclaré à l'AFP le président du parti Citoyens pour l’innovation (CI), Gabriel Nse Obiang.
Deux militants de CI, Evaristo Oyaga Sima et Juan Obama Edu, sont morts en détention, respectivement fin mai et début juillet, des suites de tortures, selon leur parti. Cette information a été démentie par le gouvernement.
Un militant libéré, Pergentino Miguel Edu, a le bras cassé depuis neuf mois avec une hémorragie interne, conséquence de la torture, selon M. Nse Obiang.
Détenus dans le prison d'Evinayong, ces militants de CI avaient été condamnés en février à 30 ans de prison pour "sédition, désordre public, atteintes à l'autorité et blessures graves" à la suite d'échauffourées avec les forces de l'ordre pendant la campagne des législatives en novembre 2017.
Parmi les prisonniers libérés figurent un député et un conseiller municipal de CI.
"Ils doivent occuper leur siège à l'Assemblée nationale et à la mairie", estime M. Nse Obiang.
Le parti est interdit depuis février.
Le 10 octobre, le président Teodoro Obiang Nguema, 76 ans, qui dirige son pays depuis 1979, avait annoncé la grâce de 81 prisonniers, deux jours avant le cinquantenaire de l'indépendance de cette ancienne colonie espagnole.
La télévision d'Etat parle quant à elle de plus de 160 détenus grâciés.
La vague des libérations a débuté samedi avec la sortie de prison de cinquante-cinq personnes, dont un ancien lieutenant-colonel condamné en 2014 à 27 ans de prison par un tribunal militaire pour "tentative de coup d'Etat".
Par le passé, de nombreuses annonces de grâce de prisonniers et autres amnisties avaient été faites en Guinée équatoriale, sans toujours être suivies d'effets.
Avec AFP