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29 adolescentes tuées dans l'incendie d'un foyer d'accueil au Guatemala


Après l'incendie du foyer, des familles tentent d'avoir des nouvelles de leurs proches à San José Pinula, à la périphérie de la ville de Guatemala, au Guatemala le 8 mars 2017.
Après l'incendie du foyer, des familles tentent d'avoir des nouvelles de leurs proches à San José Pinula, à la périphérie de la ville de Guatemala, au Guatemala le 8 mars 2017.

Un foyer d'accueil pour mineurs au Guatemala, accusé de mauvais traitements et d'abus sexuels, a été le théâtre mercredi d'une nouvelle tragédie avec un incendie ayant causé la mort de 29 adolescentes âgées de 14 à 17 ans.

Vingt-neuf adolescentes sont mortes sur les lieux du sinistre, dont 17 calcinées.

Un précédent bilan des autorités faisait état de la mort de 22 adolescentes, âgées entre 14 et 17 ans, mais sept autres ont succombé à leurs brûlures, selon les hôpitaux San Juan de Dios et Roosevelt.


L'incendie a également fait 38 blessés, dont 16 se trouvent dans un état critique, transférés dans deux hôpitaux de la capitale guatémaltèque pour des brûlures à des degrés divers.

Le feu s'est déclaré dans l'aile réservée aux filles du foyer Seguro Virgen de la Asuncion, situé à San José Pinula, à une vingtaine de kilomètres à l'est de la capitale Guatemala.

Mercredi après-midi, les familles des mineurs hébergés dans ce centre patientaient, angoissées, et pour certaines en larmes, aux abords du foyer où s'affairaient les secours.

"Ils ne veulent donner aucune information", se lamentait auprès de l'AFP Rosa Aguirre, 22 ans, sans nouvelles de ses deux soeurs de 13 et 15 ans, ni de son frère de 17, tous trois hébergés dans le foyer.

"On ne connaît pas pour l'instant" les causes du sinistre, a indiqué le porte-parole des pompiers volontaires, Mario Cruz.

Des photos de l'AFP montraient l'évacuation vers des ambulances, sur des civières ou dans des couvertures, de certains d'entre eux, avec de nombreuses marques de brûlures sur le corps.

Trois jours de deuil national ont été décrétés par le président Jimmy Morales qui, dans un bref message télévisé, a annoncé avoir ordonné le limogeage du directeur du foyer.

Selon la presse locale, mardi soir les mineurs du foyer avaient manifesté pour dénoncer la mauvaise alimentation et les abus physiques dont ils disent être les victimes dans l'institution. Mercredi matin, ils avaient à nouveau protesté, avant que l'incendie ne se déclenche.

Ce foyer ouvert en 2006 accueille, sur décisions de justice, des enfants et adolescents mineurs victimes de violences familiales ou vivant auparavant dans la rue.

- 'Bombe à retardement' -

Selon des chiffres officiels, il a une capacité d'accueil de 400 mineurs mais la presse locale assure qu'il en héberge actuellement environ 800.

"C'était une bombe à retardement, il fallait s'attendre" à une telle tragédie, a confié à l'AFP Angel Cardenas, ancien employé de l'administration du foyer, dénonçant un climat de violence quotidien dans le centre.

La Procureure chargée des droits humains et de l'enfance, Hilda Morales, a annoncé aux journalistes qu'elle exigerait la fermeture de l'établissement.

"Nous allons demander la fermeture immédiate du centre et identifier les responsabilités administratives et pénales de ses dirigeants car ils ont failli à leur mandat", a-t-elle déclaré.

Le foyer, qui dépend du secrétariat du Bien-être social de la présidence guatémaltèque, a déjà été touché par plusieurs scandales, notamment des dénonciations de mauvais traitements et de nombreuses fugues.

Mme Morales a ainsi rappelé avoir sollicité l'an dernier des mesures de précaution auprès de la Commission interaméricaine des droits de l'homme afin de protéger plusieurs adolescents ayant dénoncé des abus sexuels.

"Quand on parle de système de protection de l'enfance, le dernier recours doit être le placement en institution, il faut veiller à ce que les enfants soient dans leur propre famille, la famille élargie ou une famille de substitution pour garantir le développement de leur personnalité et une meilleure protection", a-t-elle souligné.


Le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) a déploré ce drame. "L'Unicef condamne la tragédie dans le foyer Virgen de la Asuncion. Ces enfants et adolescents doivent être protégés", a déclaré l'organisation sur Twitter.

Le chargé de l'enfance auprès du procureur général de la Nation (PGN), Harold Flores a lui aussi critiqué le foyer, au micro de la radio Emisoras Unidas, expliquant que plusieurs plaintes avaient été déposées depuis 2016 après des évasions d'adolescents affirmant avoir été violés.

Il a annoncé l'ouverture d'une enquête pour déterminer les responsabilités de cet incendie.

Avec AFP

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