Le président Umaro Sissoco Embalo avait dissous le Parlement en mai en raison de "divergences persistantes". Il reprochait notamment à la Chambre d'avoir protégé des députés mis en cause dans des affaires de corruption et d'avoir refusé de se soumettre au contrôle de ses comptes.
M. Embalo avait ensuite annoncé des législatives anticipées pour le 18 décembre. Mais dès le mois d'octobre, le ministre de l'Administration territoriale avait affirmé que toutes les conditions n'étaient pas réunies pour des législatives "crédibles et acceptables" par tous les partis politiques, et envisagé un report.
Des problèmes logistiques étaient invoqués, notamment le manque de financements, l’absence de matériel électronique et la fin des pluies pour commencer l’enrôlement des électeurs, qui a finalement débuté le 10 décembre. Mi-novembre, la Cour suprême de Guinée-Bissau avait par ailleurs annoncé la suppression de 28 partis n'ayant pas apporté la preuve de leur existence réelle.
Il s'agissait pour la plus haute organe judiciaire de débroussailler la cinquantaine de partis existants en vue des prochaines législatives dans ce pays de deux millions d'habitants, une prolifération de partis considérée comme un facteur de confusion, voire d'instabilité.
Or depuis son indépendance en 1974, cette ancienne colonie portugaise a connu une multitude de putschs et de tentatives de coup de force, le dernier datant du 1er février 2022. La Guinée-Bissau reste depuis des mois le théâtre de tensions entre la présidence, le Parlement et les partis.