L'évènement, "prévu mardi 15 décembre 2020", "marquera l'entrée en fonction du premier président de la quatrième République", peut-on lire dans le compte-rendu du conseil des ministres qui s'est tenu dans la matinée.
Le gouvernement avait annoncé mardi la création d'une commission d'une trentaine de membres chargée de préparer cette investiture, sans en officialiser la date.
Une nouvelle Constitution, adoptée lors d'un référendum controversé en mars, marquait selon les autorités l'avènement d'une nouvelle République. La nouvelle loi fondamentale remettait donc, selon les partisans de M. Condé, son compteur présidentiel à zéro et lui permettait de se représenter.
Sa candidature a donné lieu à des mois de manifestations durement réprimées et de violences qui ont fait des dizaines de morts civils depuis octobre 2019 et dans les jours suivant l'élection.
M. Condé a été proclamé vainqueur dès le premier tour par la Cour constitutionnelle le 7 novembre.
Son principal adversaire, Cellou Dalein Diallo, assure toujours que c'est lui qui a gagné et il dénonce une fraude. Il avait appelé ses partisans à observer une journée "ville morte" jeudi, qui a été suivie dans les banlieues de la capitale mais qui n'a pas perturbé les activités dans le centre de Conakry, selon un correspondant de l'AFP.
Les forces de l'ordre ont par ailleurs poursuivi jeudi le ratissage des quartiers de banlieue deux jours après la mort d'un policier, tué par des inconnus lors d'une patrouille. Un nombre indéterminé de personnes ont été arrêtées depuis mercredi.
Le président Condé a demandé jeudi à ses ministres de "communiquer plus souvent sur les nombreux cas de violences subies par les forces de l'ordre et des citoyens innocents de la part de personnes se réclamant de l'opposition (...) sans que certaines organisations de défense des Droits de l'Homme ne s'en émeuvent", selon le communiqué.
Le gouvernement guinéen a récemment accusé Amnesty International et Human Rights Watch de "dénoncer systématiquement les seuls gouvernements", après de nouvelles critiques de ces dernières contre les agissements du pouvoir et des forces de sécurité autour de la récente présidentielle et leur quasi-impunité.