La nouvelle de la capture, mardi au Liberia, de Claude Pivi, condamné en juillet en son absence à la prison à vie pour crimes contre l'humanité comme un des principaux responsables dans un massacre en 2009, a été confirmée dans un communiqué du ministre de la Justice guinéen Yaya Kaïraba Kaba jeudi.
Les propos du ministre laissait supposer qu'il avait été conduit après son extradition à la prison de Conakry, la capitale guinéenne. Mais son avocat, Abdourahmane Dabo, avait déclaré qu'il était introuvable. Claude Pivi a en fait été conduit à la prison de Coyah, à quelques dizaines de kilomètres au nord-est de Conakry, a indiqué le même ministre dans un entretien avec Radio France Internationale diffusé vendredi.
La télévision d'Etat, contrôlée par la junte au pouvoir, a diffusé jeudi soir quelques images montrant l'ancien fuyard descendant d'un véhicule blindé avec l'aide de membres d'une unité d'élite de la gendarmerie. Dans de brefs propos, il est revenu sur les circonstances de son évasion en novembre 2023 en laissant entendre qu'il avait été entraîné.
L'incertitude sur son sort après l'annonce de son arrestation était d'autant plus grande que deux opposants à la junte actuelle ont disparu en juillet. De plus, un ancien chef d'état-major de l'armée et ex-numéro deux du régime militaire est mort dans des circonstances troubles en détention en juin.
Claude Pivi a été incarcéré à Coyah du fait "de son état de santé qui est précaire, il est diabétique", a déclaré le ministre de la Justice. "La maison centrale de Coyah est une prison toute neuve", réceptionnée il y a quelques jours, elle "a par rapport à toutes les maisons centrales de la Guinée toutes les commodités conformes aux normes internationales", a-t-il dit.
Claude Pivi s'était échappé de prison en novembre 2023, en même temps que l'ancien dictateur Moussa Dadis Camara (2008-2010) et deux autres co-détenus du procès du massacre du 28 septembre 2009. Tous avaient été repris le jour même, sauf Claude Pivi.
Le 28 septembre 2009, au moins 156 personnes avaient été tuées, par balle, au couteau, à la machette ou à la baïonnette, et des centaines d'autres blessées dans la répression d'un rassemblement de l'opposition dans un stade de Conakry et ses environs, selon le rapport d'une commission d'enquête internationale mandatée par l'ONU. Au moins 109 femmes ont été violées.
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