Mamady Doumbouya, commandant des forces spéciales qui ont renversé le président Alpha Condé le 5 septembre, sera investi lors d'une cérémonie prévue à 12 heures (locales et GMT) au palais Mohammed-V à Conakry. Il prendra formellement ses fonctions pour une durée indéterminée avant un retour des civils à la tête de ce pays troublé d'Afrique de l'Ouest, pauvre malgré ses importantes ressources minières et hydrologiques.
Le colonel et le comité militaire institué après le putsch pour diriger le pays ont affirmé leur volonté d'organiser des élections libres et démocratiques à l'issue d'une transition dont ils n'ont pas précisé la durée, malgré les pressions de la Communauté des Etats ouest-africains (Cédéao).
Celle-ci, inquiète de l'instabilité dans la région et d'un effet de contagion après deux coups d'Etat en un an au Mali, a réclamé la tenue d'élections présidentielle et législatives dans les six mois et a infligé des sanctions individuelles aux membres de la junte.
La junte a depuis publié une "charte", sorte d'acte fondamental de la transition, qui confirme le colonel Doumbouya comme le nouvel homme fort de la Guinée.
Ce document fait de lui de facto le président de la transition, "chef de l'Etat et chef suprême des armées", qui "détermine la politique de la Nation" et qui "peut prendre des ordonnances". Le président nomme par décret le Premier ministre de transition et peut le révoquer.
La charte stipule que le président ne pourra être candidat aux élections qui seront organisées à la fin de la transition.