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Les réactions se multiplient après l'arrestation d'un opposant en Guinée


La junte s'était initialement engagée, sous la pression internationale, à céder la place à des civils élus avant fin 2024, mais elle a fait savoir depuis qu'elle ne tiendrait pas sa promesse.
La junte s'était initialement engagée, sous la pression internationale, à céder la place à des civils élus avant fin 2024, mais elle a fait savoir depuis qu'elle ne tiendrait pas sa promesse.

Des dizaines de personnalités de la société civile et des partis politique guinéens exigent la libération immédiate d'un opposant arrêté pour "offense" au chef de la transition, et dénoncent les exactions croissantes du pouvoir envers les voix critiques.

L'interpellation jeudi dernier de cet opposant, Aliou Bah, chef du Mouvement démocratique libéral (MoDel), est la dernière en date d'une longue série dans le cadre des sévères restrictions des libertés imposées par la junte dirigée par le général Mamadi Doumbouya qui a renversé le président civil Alpha Condé en 2021.

"L'arrestation arbitraire d'Aliou Bah s'inscrit dans la politique d'élimination systématique des personnes opposées à l'arbitraire et aux excès du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD)", ont déclaré dans un communiqué transmis lundi à l'AFP 150 universitaires et journalistes. "Nous voulons dire haut et fort notre refus de la terreur. Nous voulons réitérer avec force et conviction notre indignation face à la continuité de la brutalité du pouvoir", poursuivent-il.

Un communiqué de la fondation de l'innovation pour la démocratie, signé par l'historien camerounais Achille Mbembe, a également exigé la libération immédiate de l'homme politique. Il s'insurge "du retour spectaculaires" dans la région "des violations graves des droits humains, de la restriction de l'espace civique, de la volonté de faire taire et de pousser à l'exil toutes les voix dissidentes", qui s'accompagnent de "la recrudescence d'enlèvements, de séquestration, de kidnapping et de disparitions forcées".

Dimanche, un communiqué de son parti politique a exigé "la libération immédiate et sans condition" de M. Bah et s'indignait "de ses conditions de détention dégradantes".

En plus de M. Bah, deux opposants sont portés disparus depuis leur arrestation par des hommes armés en juillet. Par ailleurs, deux officiers, dont l'ancien chef d'état-major de l'armée et ex-numéro deux du régime militaire et un médecin, sont morts dans des circonstances obscures après leur arrestation ces derniers mois.

Un journaliste, Habib Marouane Camara, qui dirige le site Lerevelateur224, a été arrêté le 4 décembre par des hommes en uniforme dans la banlieue de la capitale Conakry, selon ses avocats et un syndicat de presse qui affirment ignorer où il se trouve.

La junte s'était initialement engagée, sous la pression internationale, à céder la place à des civils élus avant fin 2024. Elle a fait savoir depuis qu'elle ne tiendrait pas sa promesse. L'opposition dénonce un exercice de plus en plus autoritaire du pouvoir et de multiples violations des droits.

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