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Guinée : enquête ouverte après la mort d'un journaliste dans des violences politiques


Alpha Condé à Conakry, le 8 octobre 2015.
Alpha Condé à Conakry, le 8 octobre 2015.

Le journaliste El Hadj Mohamed Diallo est décédé d'une balle dans la poitrine vendredi alors qu'il couvrait des violences devant le siège d'un parti de l'opposition à Conakry.

Une information judiciaire "contre X pour homicide volontaire" a été ouverte en Guinée après la mort d'un journaliste blessé par balle lors de violences devant le siège d'un parti de l'opposition à Conakry, a appris l'AFP samedi de source officielle.

"Vendredi après-midi, alors qu'il avait été déployé pour la couverture d'une activité politique, le journaliste El Hadj Mohamed Diallo a perdu la vie après avoir été atteint d'une balle dans la poitrine", selon un communiqué du gouvernement daté de vendredi.

"Suite à cet événement tragique et malheureux, le procureur de la République a saisi le doyen des juges d'instruction de Dixinn (Conakry, NDLR) pour ouvrir une enquête contre X pour homicide volontaire", indique le texte.

Le procureur, selon la même source, s'est rendu dès vendredi à la morgue de l'hôpital de Donka "pour assister à l'autopsie et ainsi ouvrir la voie à une enquête afin de trouver et punir les auteurs".

"Toute la lumière sera faite sur les causes du décès du journaliste", a déclaré devant la presse samedi le procureur de Dixinn, Sidy Souleymane N'Diaye.

El Hadj Mohamed Diallo, 33 ans, marié et père d'une petite fille selon ses proches, collaborait avec les médias privés Guinée7 (site internet) et L'Indépendant (hebdomadaire).

Il se trouvait vendredi devant le siège de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG, principal parti d'opposition), lorsque des violences ont éclaté, liées à l'exclusion la veille de son vice-président, Amadou Oury Bah. Celui-ci, qui conteste cette décision, s'était rendu au siège du parti pour assister à une réunion.

Des échauffourées ont alors éclaté entre des sympathisants de M. Bah et des gardiens du siège, et des coups de feu ont été tirés. Touché, El Hadj Mohamed Diallo a été admis à l'hôpital où il est décédé.

L'UFDG et M. Bah se sont mutuellement mis en cause samedi dans les violences.

A son arrivée, "M. Bah était muni d'une arme à feu et accompagné de +loubards+", écrit la direction de l'UFDG, le soupçonnant d'avoir eu "l'intention d'attenter à la vie de (son président) Cellou Dalein Diallo".

Dans un communiqué transmis à l'AFP, M. Bah soutient que "dans la bousculade", un des gardes "a tiré trois coups de feu" dans sa direction.

"Ses balles ont malheureusement fauché un journaliste, qui en est mort", écrit-il, en attribuant "l'entière responsabilité" à Cellou Dalein Diallo. Il a aussi affirmé avoir été blessé par "un coup de barre de fer sur la tête, avec une volonté apparente de (l)'éliminer".

AFP

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