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Un préfet guinéen suspendu après avoir menacé les détracteurs du chef du régime


Les propos du préfet ont alimenté le soupçon que le docteur Mohamed Dioubaté pourrait avoir été maltraité en détention.
Les propos du préfet ont alimenté le soupçon que le docteur Mohamed Dioubaté pourrait avoir été maltraité en détention.

Les autorités guinéennes ont suspendu de ses fonctions un préfet qui avait suscité l'indignation en menaçant publiquement quiconque s'en prendrait à l'image du général Doumbouya, selon un texte officiel.

"Monsieur Kandia Mara, préfet de Kankan, est suspendu de ses fonctions pour faute lourde", dit la télévision d'Etat dans un flash consulté sur sa page Facebook. Le texte ne précise pas ce qui est reproché exactement au représentant de l'Etat à Kankan (est).

Le préfet a mis garde la semaine passée ceux qui seraient tentés de dégrader une stèle tout juste inaugurée à Kankan en l'honneur du chef de la junte, le général Mamadi Doumbouya. Il les prévenait qu'ils subiraient le même sort qu'un médecin décédé en septembre dans des circonstances troubles après avoir été arrêté sous l'accusation d'avoir incendié un portrait du général Doumbouya dans la même ville.

Les propos du préfet ont alimenté le soupçon que le docteur Mohamed Dioubaté pourrait avoir été maltraité en détention. Sa mort est la troisième annoncée en trois mois d'hommes placés en détention sous la junte et décédés dans des conditions obscures. Deux opposants sont par ailleurs portés disparus depuis leur arrestation en juillet. La justice a présenté le décès du médecin comme un "cas idiopathique", c'est-à-dire dont la cause n'est pas connue.

Depuis qu'elle a renversé le président Alpha Condé en 2021 sous la conduite de Mamadi Doumbouya, investi président depuis, la junte a fait arrêter, mis en cause ou contraint à l'exil de nombreux opposants. Elle a interdit les manifestations, dissous un collectif qui réclame le retour des civils au pouvoir, annoncé suspendre la délivrance des agréments aux associations et aux organisations non-gouvernementales, et retiré leur agrément à certains des principaux médias privés.

La répression brutale de manifestations non autorisées a causé la mort d'au moins 47 personnes entre septembre 2021 et avril 2024, selon Amnesty International.

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