Au total 1.176 personnes ont été victimes de ces exécutions "par des agents de l'Etat", avance le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l'homme en RDC dans son rapport annuel.
Cette hausse "s'explique largement" par les violences au Kasaï (au moins 752 personnes exécutées, dont 30 femmes et 162 enfants).
Les violences ont déferlé au Kasaï (centre) après la mort en août 2016 du chef coutumier Kamwina Nsapu tué par les forces de sécurité.
"Tout aussi regrettable", le bureau "a documenté que les miliciens de Kamwina Nsapu ont été responsables de la mort d'au moins 79 civils, dont sept femmes et neuf enfants".
"Par ailleurs, les membres de la milice des Bana Mura, soupçonnés d'agir avec le soutien actif des militaires des FARDC (ndr: armée congolaise), sont responsables de la mort d'au moins 67 civils, dont neuf femmes et 21 enfants".
>> Lire aussi : Une maternité touchée par des gaz lacrymogènes lors des marches réprimées à Kinshasa
Dans toute la RDC, "l'ensemble des groupes armés sont, eux aussi, responsables d'un nombre affligeant d'exécutions sommaires (904 victimes)", selon le rapport onusien.
Au total, les Nations unies ont enregistré 6.497 violations des droits de l'homme en 2017 (atteinte à la vie, mais aussi à l'intégrité physique, à la sécurité, à la propriété, aux libertés fondamentales, travaux forcés...) soit +25% en un an.
"A l'instar de l'année précédente, cette augmentation s'explique notamment par le grand nombre des violations liées à la restriction de l'espace démocratique", note le rapport.
"En 2017, le Bureau conjoint des droits de l'homme a documenté 1.375 violations des droits de l'homme et des libertés fondamentales", ce qui "confirme l'absence de mise en oeuvre des conditions nécessaires pour un processus électoral crédible et pacifique", selon le rapport.
Toute manifestation est interdite depuis septembre 2016 en RDC où des élections doivent se tenir le 23 décembre 2018.
Six personnes ont été tuées dimanche à Kinshasa dans la répression de marches demandant au président Joseph Kabila de s'engager à quitter le pouvoir, d'après le chiffre des Nations unies.
"Les autorités congolaises ont eu systématiquement recours (...) à des actes de harcèlement d'opposants politiques, des journalistes, et des défenseurs des droits de l'homme dans le but de faire taire les voix perçues comme critique", note encore le rapport.
Des agents des forces de sécurité ont été sanctionnés: "Au moins 150 militaires et 51 agents de la police nationale congolaise ont été condamnés pour des actes constituant des violations des droits de l'homme dans l'ensemble des (26) provinces de la RDC, ce qui traduit un effort des autorités judiciaires en matière de lutte contre l'impunité".
Avec AFP