"Près de 50 personnes ont été interpellé, mais nous ne savons pas où elles sont trouvent, nous demandons leurs libérations immédiate", a décrié Victor Tesongo, membre de la Lucha dans un entretien à VOA Afrique
"La police était avec nous, elle nous a empêché, elle nous a tabassé, il y avait des gaz lacrymogènes, donc nous condamnons cela car les marches pacifiques sont autorisées par la loi!", souligne-t-il.
Amnesty International a vivement réagi lundi soir : "Toutes les personnes, y compris les journalistes, arrêtées dans le cadre de ces manifestations pacifiques doivent immédiatement et sans condition être libérées".
Dans un communiqué, l'organisation souligne "que la RDC se trouve dans un processus politique et électoral crucial pour son avenir, les autorités doivent s’abstenir de telles violations répétées du droit de tous les Congolais d’exprimer leurs opinions, même critiques envers le gouvernement, y compris à travers des manifestations pacifiques".
Au micro de VOA Afrique, Henri Désiré N'ZOUZI, consultant media et diplomatique a déclaré qu'aujourd’hui, il y a un déficit de confiance au sein de la classe politique parce que le régime est soupçonné de vouloir faire durer les choses indéfiniment.
Des arrestations à Goma
Une dizaine de manifestants ont été interpellés par la police à Goma, et également à Béni, selon le correspondant de VOA Afrique sur place. Des journalistes ont également été arrêtés.
Mais, des manifestants continuaient à jeter des pierres sur des policiers et a ériger des barricades alors que la police réagissait par des tirs de gaz lacrymogènes pour les disperser.
"Toutes les associations des jeunes de Goma sont mobilisés, malgré les arrestations de lundi matin, nous disons à la police qu’on va pas s’arrêter", a confié Luc Nkulula au micro de VOA Afrique avant son arrestation.
Tous les journalistes retrouvés sur le balcon du bureau de la CENI
ont été sommés de formater les cartes mémoires de leurs cameras et
téléphones portables.
Manifestants nombreux à Bukavu
A Bukavu, capitale de la province du Sud-Kivu (est) des manifestants qui se rassemblaient sur la place de l'Indépendance ont été dispersés à coups de gaz lacrymogènes par la police.
Des dizaines de manifestants ont été interpellés, dont deux journalistes. Une dizaine de personnes ont également été blessées, dont deux à balles réelles.
Arrestations à Lubumbashi
La marche de la Lucha a été dispersé par la police dans la ville de Lubumbashi.
Plusieurs personnes ont été arrêtées et des blessés sont aussi dénombrés.
Calme à Kinshasa
A Kinshasa, mégalopole de plus de 10 millions d'habitants, la police anti-émeute a été déployée sur le boulevard Triomphal et au siège du parlement.
Des patrouilles pédestres et motorisées sont visibles sur les abords de cet endroit d'où devait partir la marche jusqu'au siège de la Céni.
Impasse dans les élections
Le mouvement congolais de jeunes indignés Lutte pour le changement (Lucha) a appelé pour lundi à "une marche pacifique" sur toute l'étendue de la RDC "pour dire non à la présidence à vie de M. Kabila et exiger les élections avant la fin de cette année".
Plusieurs coalitions et des personnalités d'opposition comme Moïse Katumbi ont apporté leur soutien à cet appel à "une marche pacifique", à l'expiration du délai sollicité par la Commission électorale nationale indépendante (Céni) de boucler l'opération d'enrôlement des électeurs au 31 juillet 2017.
Des élections doivent être organisées d'ici à la fin de cette année, conformément à un accord conclu le 31 décembre 2016 sous l'égide de l'Église catholique.
Mais, le 7 juillet, le président de la Céni avait estimé qu'il n'était "pas possible" d'organiser les élections avant la fin de l'année en RDC.