Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux par des militants ont montré des face-à-face tendus, alors qu'un nouveau sit-in était organisé dans cette ville économiquement sinistrée depuis la fermeture de ses mines à la fin des années 1990.
Une source locale a fait état d'affrontements entre manifestants et force de l'ordre. Sur Facebook, des militants locaux ont accusé les forces de l'ordre d'avoir chargé des manifestants. Pour les autorités locales, "il y a eu confrontation après que des jeunes cagoulés ont commencé à attaquer les forces de l'ordre avec des jets de pierres".
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Des médias ont fait état de blessés après ces heurts. Les autorités n'ont pas publié de bilan.
Des protestataires se sont aussi rassemblés devant des puits clandestins d'extraction de charbon dans un village proche de la ville, et des hommes sont descendus dans ces "puits de la mort" pour protester contre "l'approche sécuritaire" adoptée par les autorités, selon des médias locaux.
"Cinq personnes sont descendues dans les puits clandestins. Quatre sont sorties et la cinquième a refusé l'assistance de la protection civile", selon les autorités locales.
La mort accidentelle, fin décembre, de deux mineurs dans un puits désaffecté de charbon, suivie depuis de deux autres décès accidentels, a mobilisé la population de cette ville qui s'est paupérisée depuis la fermeture des mines.
De grandes manifestations pacifiques se sont succédé pour demander des "alternatives économiques" à l'extraction clandestine de charbon, seule activité locale.
Un plan d'action économique proposé par le gouvernement avait permis une accalmie mais des manifestants sont redescendus dans la rue fin février pour demander des "réponses concrètes".
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La tension est montée d'un cran le week-end dernier après quatre arrestations parmi les militants. Les vidéos diffusées sur Facebook montrent une présence importante des forces de l'ordre.
Mardi, le ministère de l'Intérieur a promis "des réponses fermes face aux agissements et comportements irresponsables". La préfecture de Jerada a pour sa part décidé d'interdire "toute manifestation illégale" dans la province à compter de ce mercredi.
Avec AFP