Hillary Clinton, 68 ans, a été officiellement désignée mardi à Philadelphie candidate des démocrates à la Maison Blanche, une grande première pour une femme dans l'histoire politique américaine.
Dans un climat d'unité retrouvée après une première journée de convention chaotique, l'ancienne Première dame et ancienne chef de la diplomatie américaine a décroché l'investiture de son parti après une première tentative infructueuse il y a 8 ans face à Barack Obama.
"Hillary" acceptera formellement sa nomination jeudi soir en clôture de la convention démocrate, avant de repartir en campagne dès le lendemain avec son colistier Tim Kaine pour espérer l'emporter le 8 novembre face au républicain Donald Trump.
Dans une atsmosphère nettement plus consensuelle que la vielle, où nombre de délégués pro Bernie Sanders avaient manifesté leur mécontentement, et conformément au résultat des primaires, elle a recueilli le soutien de la majorité des délégués, franchissant le cap des 2.382 voix nécessaires.
C'est l'Etat du Dakota du Sud qui a symboliquement apporté les voix nécessaires au moment-clé.
"Ce que nous devons faire, au risque sinon de le regretter pour toujours, est battre Donald Trump et élire Hillary Clinton", avait affirmé mardi matin Bernie Sanders, pour tenter de rassembler la famille démocrate après une campagne parfois amère.
- 'Une présidente exceptionnelle' -
La veille, il avait clairement opté pour le rassemblement dans un discours prononcé dans une salle chauffée à bloc par le discours de la Première dame, Michelle Obama, qui a enthousiasmé les quelque 5.000 délégués rassemblés à "Philly".
"Hillary Clinton sera une présidente exceptionnelle et je suis fier d'être à ses côtés ce soir", a-t-il déclaré, énumérant leurs points communs, du salaire minimum au droit à l'avortement et au changement climatique.
"Laissons-les exprimer leur frustration pendant un temps. Cela va aller", commentait, en vieux routier de la politique et des joutes électorales, le vice-président Joe Biden, présent à Philadelphie mardi.
Qu'ils soient prêts à voter "Hillary" ou non, cette soirée fut, pour nombre de ceux qui ont pris partie pour la "révolution politique" promise avec fougue par l'infatigable septuagénaire, un crève-coeur.
"Je ne pouvais m'arrêter de pleurer. J'ai eu le sentiment qu'une aventure historique venait de s'achever et que je ne la revivrais peut-être jamais", expliquait à l'AFP Donna Smith, directrice exécutive du mouvement Progressive Democrats of America.
Mardi soir, il appartiendra à Bill Clinton, peu apprécié de l'aile gauche du parti, de trouver le ton juste.
Fin politique, orateur de talent, même s'il a perdu de son charisme légendaire ces dernières années, l'ancien locataire de la Maison Blanche (1993 à 2001) a l'occasion de briller de nouveau en pleine lumière.
Selon un responsable de la campagne, il devait insister sur les combats successifs de sa femme, ex-sénatrice, ex-secrétaire d'Etat, personnalité "du changement".
Il y a quatre ans, lors de la précédente convention démocrate, il avait donné un coup de pouce précieux à Barack Obama alors en quête d'un second mandat, galvanisant les foules.
M. Obama avait salué la performance et son sens de la pédagogie, soulignant peu après qu'il rêvait de créer pour l'ex-président un poste de "ministre qui explique les trucs".
Depuis la fin de la convention républicaine jeudi à Cleveland, la stratégie des démocrates consiste à mettre en avant une Amérique porteuse d'espoirs et qui avance, pour mieux marquer le contraste avec la vision sombre mise en avant par le clan Trump.
"Ne laissez personne vous dire que ce pays n'est pas formidable, que quelqu'un doit lui rendre sa grandeur", a lancé Michelle Obama à la tribune.
Barack Obama, qui a déjà participé à une réunion de campagne commune avec la candidate début juillet, devait s'exprimer mercredi soir à Philadelphie.
Avec AFP