Hissène Habré est arrivé près de deux heures après le début de l'audience, conduit manu miliatri, devant devant les Chambres africaines extraordinaires (CAE) du tribunal spécial créé en vertu d'un accord entre le Sénégal et l'Union africaine (UA).
Vêtu d'un boubou et d'un turban blancs comme lors de la première audience, M. Habré a vitupéré la Cour, "organisme illégal, hors la loi" et crié "A bas l'impérialisme!".
"Pour le moment, c'est elle (la Cour, NDLR) qui est chargée de vous juger. Que vous soyez consentant ou pas", lui a rétorqué le président du tribunal, le Burkinabè Gberdao Gustave Kam, avant d'ordonner la lecture de la liste des témoins, perturbée par les interjections de l'accusé et l'expulsion de plusieurs de ses partisans.
Le procès de l’ancien président tchadien Hissène Habré se poursuit devant les chambres extraordinaires africaines malgré son refus de s’exprimer ou de faire assurer sa défense. L’acte d’accusation, lu lundi, fait état d’arrestations arbitraires, de tortures et d’exécution sommaire.
Dans un livre publié en 2014 et intitulé " Le camion à cabine jaune de Hissène Habré ", le Tchadien Mahamat Youssouf Ali accuse l’ancien président d’avoir intercepté et massacré, en 1982, 73 personnes fuyant la ville de Moussoro dans le Nord du pays. Au micro de Timothée Donangmaye, le témoignage de Mahamat Youssouf Ali :